Crise du lait : accord conclu entre producteurs et industriels sur le prix pour 2009

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à Laval, le 2 juin 2009 (Photo : Jean Francois Monier)

[03/06/2009 22:43:42] PARIS (AFP) Agriculteurs et laiteries se sont mis d’accord mercredi soir sur le prix du lait pour 2009 et sur les modalités pour fixer ce prix à l’avenir, après plusieurs jours de négociations et trois semaines de mobilisation des producteurs.

Aux termes de cet accord, les 1.000 litres de lait seront payés 280 euros en moyenne en 2009 et, surtout, les trois familles du secteur laitier (producteurs, indiustriels et coopératives) se sont entendues pour établir des règles qui permetteront de fixer le prix du lait pour les prochaines années.

Ainsi, le Cniel (centre national interprofessionnel de l’économie laitière) est chargé d’élaborer des indices de tendances des marchés tous les trimestres, et les trois familles se sont engagées “à négocier un accord interprofessionnel qui définira les relations contractuelles entre producteurs et transformateurs”, selon le communiqué du ministère.

Ni les producteurs ni les transformateurs n’étaient joignables mercredi soir.

Les professionnels du lait avaient repris les négociations, les troisièmes depuis le début de la crise, en milieu de journée mercredi, au ministère de l’Agriculture, sous l’égide des deux médiateurs nommés par le gouvernement le 19 mai.

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à Bruxelles. (Photo : Dominique Faget)

Auparavant, les professionnels avaient rencontré le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, qui s’était déclaré prêt à mettre la main à la poche pour “accompagner” les trésoreries des producteurs laitiers, fragilisées par la chute des prix du lait en avril.

Ces aides, sous forme “d’allègement de charges financières et sociales” et de “renforcement du dispositif de modernisation des bâtiments d’élevage” s’élèveront à “30 millions d’euros”, précise le ministère dans son communiqué.

Depuis près d’une semaine, les négociations achoppaient sur le prix moyen du lait en 2009.

Dans la nuit de mardi à mercredi les trois familles s’étaient séparées sans accord. “Il y a eu rupture des négociations (…), les écarts de prix sont restés trop importants”, avait expliqué un négociateur de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).

Selon lui, les industriels avaient proposé 276 euros pour 1.000 litres alors que les éleveurs laitiers étaient restés sur leur position de 290 euros.

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Evolution mensuelle et annuelle du prix du lait en France

Le premier round de négociations qui s’était tenu jeudi dernier avait aussi achoppé sur le prix. Dans un premier temps, les producteurs avaient demandé 305 euros la tonne puis 290 euros mais les industriels avaient tenu à 267 euros.

Mercredi à la mi-journée, le ministre avait dit souhaiter la fixation d’un prix “dans les heures ou les jours qui viennent”. Pour le ministre, il y avait “urgence” car la “paye du mois de mai va être annoncée” à partir du 5 juin aux producteurs.

M. Barnier avait rappelé que la crise du lait était due à un prix “très bas” qui a fait exploser la colère des éleveurs, “ce que je peux comprendre”, a-t-il ajouté.

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çade d’une laiterie Lactalis, le 2 juin 2009 à Rodez (Photo : Jose Torres)

Depuis plus de trois semaines les agriculteurs ont mené des actions tous azimuts, bloquant laiteries et grandes surfaces.

Mercredi, le blocage de l’usine Lactalis de Riom-ès-Montagnes (Cantal) s’est poursuivi mais la justice a ordonné aux éleveurs de libérer l’accès sous peine de pénalités.

A Nantes la fromagerie de Bouvron (groupe Lactalis) est restée bloquée. A Caen une vingtaine de producteurs ont perturbé en fin d’après-midi la circulation sur le périphérique. A Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) des producteurs ont distribué gratuitement du lait aux habitants après avoir bloqué la citerne d’une coopérative dans la nuit précédente.