[04/06/2009 14:02:45] CLERMONT-FERRAND (AFP)
à Laval (Photo : Jean Francois Monier) |
Des agriculteurs ont déversé plus de 15.000 litres de lait jeudi devant la préfecture du Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand, protestant contre le niveau du prix du lait malgré un accord conclu quelques heures avant à Paris.
Une centaine d’éleveurs partis de Pontaumur (Puy-de-Dôme) à bord d’une trentaine de véhicules et de tracteurs, ont rejoint vers 02H30 la préfecture du Puy-de-Dôme, traversant bruyamment les rues de Clermont-Ferrand en klaxonnant. Plus de 15.000 litres de lait, transportés dans trois citernes, ont ensuite été jetés sur la chaussée.
Les éleveurs ont aussi déroulé des bottes de foin devant l’établissement dont les marches ont été abondamment arrosées de lait. “Nous sommes venus vider le lait qui n’a pas été collecté par l’usine Lactalis de Riom-ès-Montagne (Cantal), situation inadmissible et intenable pour les éleveurs puisque ce lait est perdu”, a déclaré Bruno Chanut, secrétaire général de l’UDSEA du Puy-de-Dôme.
Des éleveurs du Cantal bloquent depuis lundi cette usine pour réclamer un prix du lait plus élevé dans les zones de moyenne montagne. Selon la FDSEA du Cantal, la direction fait valoir que le blocage empêche la collecte de lait et a saisi la justice pour libérer l’accès à l’usine. “Les éleveurs auvergnats sont en colère, l’exaspération monte” a estimé pour sa part Pascal Servier, président de la Fédération départementale des producteurs laitiers (FDPL, affiliée à la FNSEA).
Dans la soirée de mercredi, un accord a été négocié au ministère de l’Agriculture entre agriculteurs et laiteries, permettant de fixer le prix des 1.000 litres de lait à 280 euros en moyenne en 2009.
“Cet accord est qualifié de satisfaisant par les agriculteurs de l’ouest de la France mais pour ceux du Puy-de-Dôme qui connaissent d’autres contraintes de production du fait du climat et de la situation géographique, c’est insuffisant”, a ajouté M. Chaput. “On est en train de mourir, 280 euros, ça couvre à peine le prix de la production, il faut qu’on vive à côté”, a estimé Alexandra Tournadre, jeune agricultrice de 31 ans.
“On travaille pour la gloire et on aimerait bien vivre de notre métier”, a renchéri à ses côtés Sylvain Murat, un autre éleveur.