La BCE laisse son principal taux inchangé à 1%

[04/06/2009 15:53:31] FRANCFORT (AFP)

photo_1238491814816-3-1.jpg
Logo de l’euro (Photo : Boris Roessler)

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi son principal taux d’intérêt directeur au niveau historique de 1%, a annoncé un de ses porte-parole, une décision largement attendue par les marchés.

Depuis octobre, le principal taux, qui détermine les conditions du crédit en zone euro, est tombé de 4,25% au niveau historique de 1%.

La dernière baisse remontait à mai et la BCE avait fait comprendre qu’elle comptait faire une pause en juin.

Le président de l’institution Jean-Claude Trichet tiendra une conférence de presse à partir de 12H30 GMT au siège de Francfort (ouest de l’Allemagne).

Le Français doit expliquer la décision du conseil des gouverneurs, détailler le programme d’achat d’obligations sécurisées annoncé il y a un mois, qui vise à stimuler l’activité de crédit, et annoncer les nouvelles prévisions trimestrielles de la BCE.

Ces dernières devraient être révisées en très forte baisse, notamment l’évolution du Produit intérieur brut en 2009. Il y a trois mois, les experts de la BCE tablaient en moyenne sur une contraction de 2,7%. La nouvelle projection devrait s’aligner sur celle de la Commission européenne (-4%).

De nombreux économistes estiment que la BCE ne va plus baisser son principal taux directeur, malgré une inflation tombée à zéro en mai sur un an et la sévère récession que traverse la zone euro.

L’Allemand Axel Weber, influent responsable de l’institution européenne, a fait savoir publiquement sa réticence à descendre sous le seuil de 1%.

photo_1244119685965-3-1.jpg
ésident de la banque centrale européenne (BCE) à Marrakech (Maroc), le 29 mai 2009. (Photo : Abdelhak Senna)

Mais Jean-Claude Trichet n’a pas totalement exclu une telle possibilité. Fixer un plancher pour le taux serait d’ailleurs en contradiction avec le credo de la BCE. Le Français ne perd jamais une occasion de dire que le conseil ne s’engage jamais par avance sur ses décisions de politique monétaire.

“Une forte baisse des prévisions de croissance justifierait un ton plus modéré sur les taux”, estime Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, pour qui le taux principal va finir par être abaissé sous les 1%, peut-être après l’été.

Les économistes attendent par ailleurs des détails sur le programme d’acquisition d’obligations sécurisées, couvertes par des crédits hypothécaires ou des créances du secteur public, annoncé il y a un mois.

Empruntant le même chemin que ses grandes homologues américaine et britannique, la BCE avait annoncé son intention d’acquérir pour 60 milliards d’euros de ces placements considérés comme sûrs.

Le plan est nettement moins ambitieux que celui de la Réserve Fédérale ou de la Banque d’Angleterre. Après les critiques de la chancelière allemande Angela Merkel face à ces mesures “non conventionnelles”, dont elle craint les effets inflationnistes, il est probable que le conseil de la BCE ne donnera aucune indication d’une éventuelle extension du programme.

“Mais les risques de déflation augmentent”, estime Jennifer McKeown de Capital Economics, et la BCE pourrait être amenée à décider de nouvelles mesures de soutien à l’économie à l’avenir.