[03/06/2009 18:05:18] PEKIN (AFP)
à une des entrées de la place Tiananmen à Pékin, le 3 juuin 2009. (Photo : Peter Parks) |
La Chine censurait mercredi les informations sur la répression du mouvement démocratique il y a 20 ans, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, ce qui a affecté l’internet mais aussi les télévisions étrangères diffusées dans le pays.
Mercredi, les internautes chinois n’ont pas pu se connecter à plusieurs services de Microsoft, comme le tout nouveau moteur de recherches Bing ou sa messagerie Hotmail, ou encore au réseau social Twitter.
Ce blocage a donné lieu à des échanges sur les forums de discussions de sites spécialisés, où les événements de 1989, tabous en Chine, ont été évoqués à demi-mot.
Sur le site DoNews consacré aux nouvelles technologies, un internaute a répondu aux interrogations en écrivant: “Ce n’est pas Microsoft qui l’a fait exprès… c’est parce que… demain… par conséquent…”
Les jeux de mots ont également fusé sur l'”harmonie”, slogan du régime, ce dernier étant accusé de vouloir “harmoniser” (censurer) les sites d’information étrangers. Un internaute a même proposé de rebaptiser le moteur Bing de Microsoft en “crabes de rivière”, qui se prononce comme harmonie en chinois mais avec des tons différents.
Des services, comme Twitter, sont particulièrement populaires auprès des jeunes générations urbaines.
“Grandiose grande muraille”, a commenté un internaute sur DoNews, faisant référence au système de contrôle de l’internet mis en place par le régime chinois.
à Pekin (Photo : Liu Jin) |
Cependant, il semble présenter des failles, car si des sites internet comme celui de la BBC en chinois étaient inaccessibles en Chine, d’autres, comme Google, proposant des photos de la répression, étaient visibles mercredi.
Les télévisions étrangères, diffusées sur le cable pour un public assez réduit, ont également été victimes de la censure. Un écran noir apparaît sur CNN ou la BBC dès que les présentateurs annoncent des sujets sur les événements de 1989. La chaîne francophone TV5 Monde a également été censurée.
Dans un communiqué, l’association Reporters sans frontières, basée à Paris, a dénoncé mardi une “censure brutale” imposée par le gouvernement chinois “sur les manifestations qui ont duré plusieurs semaines dans toute la Chine et sur le sort des centaines d’étudiants et d’ouvriers tués par l’armée, le 4 juin 1989”.
“Une grande majorité de jeunes Chinois ne connaissent même pas l’existence de cet épisode, tant le black-out a été maintenu au cours des 20 dernières années”, a ajouté RSF.
La Chine a renforcé les mesures de sécurité sur la place Tiananmen, centre politique du pays, et à ses abords, et accru la surveillance des dissidents, à l’approche de l’anniversaire sensible de la répression du mouvement démocratique, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989.
Des journalistes accrédités en Chine ont également été empêchés de filmer sur la plus grande esplanade du monde.