Les
énergies renouvelables constituent pour certains pays un remède à la
dépendance énergétique. A l’instar de l’Allemagne, qui est considérée comme
un pays leader dans ce domaine puisqu’elle a adopté très tôt une politique
énergétique permettant une plus grande maîtrise de l’énergie.
C’est dans ce cadre que cinq entreprises allemandes opérant dans le secteur
ont ont pris part à la 5ème rencontre tuniso-allemande sur les énergies
renouvelables, organisée le 3 juin 2009 par la Chambre tuniso-allemande de
commerce et de l’industrie.
Regroupant une centaine de participants, cette rencontre vise à promouvoir
le contact entre les sociétés tunisiennes et leurs consoeurs allemandes dans
le domaine des énergies renouvelables.
Il faut rappeler que l’Allemagne a été l’un des premiers pays à avoir mis en
place tout un arsenal juridique dans ce domaine. M. Jens Altevgot,
représentant de la délégation allemande, nous a appris que «15% de la
production électrique proviennent des énergies renouvelables. En 2020, nos
prévisions tablent sur 30%».
Pour le photovoltaïque (PV), l’Allemagne est le 2ème marché dans ce domaine.
Elle compte près de 10 mille compagnies, plus de 130 producteurs et 47% de
la production à l’export avec une valeur ajoutée de 65%.
En Tunisie, on avance à petits pas. «Le photovoltaïque présente un lourd
investissement. En plus, nous n’avons pas d’expérience dans le PV raccordé
au réseau électrique. Ajoutons à cela que sa rentabilité n’est pas assuré»,
affirme Mme Rim Boukhchina, représentante de la STEG.
Notons que jusqu’à 1994, la Tunisie enregistrait un excédent en matière
d’énergie. Entre 1994 et 2000, il y a eu plutôt un équilibre entre l’offre
et la demande. Ce n’est qu’à partir de 2001 qu’on a ressenti le déficit avec
une demande en augmentation et une offre qui ne suit pas. Ce qui a entraîné
la mise en place de programmes de maîtrise de l’énergie et du développement
des énergies renouvelables. «Nous espérons redevenir excédentaire dans les
années à venir surtout avec les nouvelles découvertes du gaz. Côté
prévisions, nous estimons pouvoir atteindre un taux de 20% de production par
les énergies renouvelables, 80% d’efficacité énergétique et 100 millions de
Tep», indique M. Benaissa Ayadi, directeur général de l’Agence nationale de
maîtrise de l’énergie.
Pour le secteur industriel, un programme de développement des énergies
renouvelables a été mis en place pour la période 2009-2014, consistant Ã
permettre à l’entreprise de produire sa propre énergie et de la faire
transférer gratuitement par la STEG à ses différents points de consommation.
Jusqu’ici, seule six entreprises ont adhéré à ce programme : La Cimenterie
Oum Khelil, celles de Gabès et Jebel Ouest, la SOTACIB, El Fouledh et la
Compagnie de Phosphate de Gafsa.
L’intérêt allemand pour la coopération avec les entreprises tunisiennes
réside, en fait, dans cette dynamique structurelle que connaît la Tunisie
dans ce domaine. M. Ayadi affirme qu’on compte installer une centrale CSP de
25 MW dans le sud tunisien ainsi qu’une centrale photovoltaïque. Des
subventions ont été mises en place pour inciter industriels et particuliers
à utiliser les énergies renouvelables. A l’exemple du secteur agricole où
l’objectif est de couvrir 200 fermes et établissements agricoles et aussi
200 puits (pompage photovoltaïque). La subvention atteint 40% de
l’investissement avec un plafond de 20 MDT.
Par ailleurs, il faut signaler que les entreprises allemandes présentes Ã
cette rencontre procéderont à des entretiens B2B avec les entreprises
tunisiennes afin de discuter d’éventuelles voies de partenariat. Une
occasion supplémentaire pour les entreprises tunisiennes de bénéficier de
l’expérience allemande dans le domaine.
– Tous les articles sur
Energies renouvelables