Logo du FMI (Photo : Brendan Smialowski) |
[04/06/2009 22:17:11] PRISTINA (AFP) Le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaci, a annoncé jeudi avoir reçu la confirmation de la Banque mondiale (BM) que son pays avait été admis en tant que membre de cette institution financière internationale.
“Nous avons reçu aujourd’hui la confirmation de la Banque mondiale que le conseil des gouverneurs de la BM avait adopté une résolution sur l’admission de la République du Kosovo au sein de cette organisation”, a déclaré M. Thaci.
“C’est un succès pour le Kosovo, ses institutions et son peuple”, a-t-il ajouté, en précisant que “dans quelques jours, une délégation officielle partirait pour Washington pour signer l’accord d’admission au FMI et à la Banque mondiale”.
“En étant admis à la Banque mondiale, nous disposerons de davantage de choix, de davantage de possibilités et d’une plus grande aide économique. Le Kosovo devenant membre de la Banque mondiale augmente automatiquement la confiance des investisseurs internationaux”, s’est félicité M. Thaci.
La Banque mondiale a toutefois tenu à indiquer que rien n’était encore officiel, expliquant sur son site internet que les résultats du vote des Etats membres sur cette adhésion, clos mercredi, n’étaient pas encore définitifs.
“Le vote est désormais achevé. Cependant, aucune annonce ne sera faite sur ses résultats tant que le conseil d’administration n’aura pas enregistré les résultats, conformément aux statuts de l’institution”, a-t-elle souligné.
Cette intégration de la République du Kosovo comme 186e Etat membre ne serait pas une surprise, après celle au sein de l’institution soeur, le Fonds monétaire international, à l’issue d’un vote dont le résultat a été annoncé début mai.
Le FMI doit être la première instance internationale à officiellement intégrer ce pays des Balkans, l’un des plus pauvres d’Europe, qui a proclamé son indépendance le 17 février 2008.
Cette proclamation d’indépendance a depuis été reconnue par 60 pays, et notamment par les Etats-Unis et 22 des 27 Etats membres de l’Union européenne.
La Serbie, soutenue par la Russie dans les enceintes internationales, s’oppose catégoriquement à l’indépendance de ce qu’elle considère toujours comme sa province méridionale.
Les responsables serbes avaient tenté de minimiser le mois dernier la perspective d’une adhésion du Kosovo au FMI et à la Banque mondiale.
“Il y a peu de chances d’interrompre l’adhésion du Kosovo au Fonds. Cela ne signifie pas que le Kosovo soit devenu un Etat indépendant”, avait déclaré à l’époque le président serbe, Boris Tadic.
Le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, avait souligné pour sa part que l’important était de ne pas voir le Kosovo rejoindre les Nations unies où la Russie, la puissante alliée de Belgrade, dispose d’un pouvoir de veto au Conseil de sécurité.
Le Kosovo avait présenté officiellement sa candidature au FMI et à la Banque mondiale en juillet.
Selon les données de la Banque mondiale, la moitié environ de la population du Kosovo, forte de deux millions de personnes, vit dans la pauvreté. Le taux de chômage atteint environ 40% de la population active, et 60% chez les jeunes.
Le produit national brut est de 1.800 dollars par habitant et la balance commerciale très fortement déficitaire.
Des donateurs internationaux, pour la plupart les pays de l’UE, s’étaient engagés en juillet à hauteur de 1,2 milliard d’euros pour contribuer à la reconstruction de l’économie du Kosovo.
Les donateurs ont déjà fourni quelque 3 milliards d’euros au Kosovo depuis la guerre de 1998-1999, qui a vu le départ des forces serbes après la campagne de bombardements de l’Otan.