Tourisme du nord

Par : Autres

Je pense qu’il en est du tourisme comme de l’ensemble des secteurs de l’économie
pour le développement de la région du nord-ouest. Ils sont tous tributaires de
l’installation d’une infrastructure moderne et de qualité (vous avez parlé des
autoroutes et des hôtels). Comme partout ailleurs (agriculture, secteur minier,
produits forestiers ligneux et non ligneux, eaux etc. le nord-ouest possède des
ressources naturelles et un patrimoine qui témoignent d’une civilisation, d’une
économie et d’une culture d’abondance et de performance. Or ces résultats,
l’histoire nous l’enseigne, ont toujours été le fruit de l’investissement de
base que les Etats centraux ont dû concéder pour que l’investissement privé
trouve rentable d’investir dans la mise en oeuvre desdites ressources.

Imaginez que l’Etat n’ait pas été le promoteur des premières unités touristiques
de Djerba, de Hammamet et de Sousse. Aurions-nous aujourd’hui le tourisme
florissant dont nous bénéficions aujourd’hui? Imaginez que le pouvoir colonial
n’ait pas ouvert, par le chemin de fer et par la route, l’accès aux centres
agricoles et miniers du nord-ouest? Les privés n’auraient jamais pu accéder à
Béja ou à Jerissa pour exploiter les richesses durant près d’un siècle.

Le rôle de l’Etat est de doter la région du NO de l’infrastructure routière, et
ferrée et des moyens de communications qui tranquillisent l’investisseur privé.
Il est aussi de jouer ce rôle de précurseur qui renforce cette sécurisation par
l’exemple qu’il donne. Il assure par cette démarche le démarrage de l’activité
et démontre sa rentabilité et son bien-fondé. le reste viendra tout seul comme
il est venu au Sahel et au Cap Bon.

ceux qui ont, durant les dernières années, prôné le désengagement de l’Etat sont
aujourd’hui les premiers à faire marche arrière par le verbe et par l’action.
Personnellement, je suis convaincu que le développement de l’ensemble des
régions de notre et pas seulement du Nord Ouest doit être traité dans le cadre
de cette approche de l’état précurseur sécurisant. Et ce n’est pas seulement
dans un souci charitable de développement du NO ou de toute autre région, mais
pour une nécessaire opération de consolidation du développement national et de
préservation des acquis nationaux qui utilisent les ressources naturelles du NO.

L’ensembles des travaux que l’Etat doit faire pour sauvegarder et valoriser les
ressources hydrauliques ou forestières du NO, par exemple, sont des travaux
d’intérêt économique et stratégique national avant tout. Les grands barrages du
NO n’alimentent pas que les périmètres irrigués de Jendouba ou de Béja, ils
répandent leur bienfait sur toute la communauté nationale de Jendouba à Tazerka,
à Mahdia, etc. Les préserver ne consistent pas seulement en travaux physiques
mais aussi et surtout en travaux de développement socioéconomique permettant que
les Tunisiens de cette partie de la Tunisie acceptent d’y rester et contribuer
activement à la sauvegarde de ces ressources et vivent de leur valorisation. Et
cela vaut aussi pour la ressource touristique et culturelle.

A mon sens, nous avons besoin aujourd’hui qu’une vision régionale (aux sens
naturel et pas administratif) vienne conforter la vision nationale des Plans
quinquennaux de développement économique et social). Notre administration
dispose de tout: bases de données, nationales et régionales, compétences
nationales et régionales pour que des PDES régionaux pour le NO, pour le
centre-ouest et pour le sud-ouest viennent consacrer l’intérêt que l’Etat
accorde au juste partage des fruits de la croissance économique de notre pays
(que tout le monde à l’intérieur et à l’extérieur reconnaît et salue) et
consacrer un réveil de la conscience nationale vis-à-vis des régions qui
recèlent tant de richesses et souffrent autant du dénuement et de la pauvreté
exposant ainsi l’intérêt économique, social et géostratégique national à de
graves risques et dangers.

ACH
 

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Et si Ulysse avait navigué jusqu’à Dougga ?

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