Seillière reconduit à la tête de Wendel, malgré la fronde de minoritaires

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ésident du conseil de surveillance de Wendel Ernest-Antoine Seillière, le 9 juin 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[05/06/2009 17:34:32] PARIS (AFP) Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance de la société d’investissement Wendel contesté par une minorité d’actionnaires de la famille fondatrice du groupe, a été reconduit dans ses fonctions vendredi en assemblée générale.

Les dirigeants de Wendel n’ont pas caché qu’avec la crise économique actuelle, traverser 2009 s’annonce comme “un challenge exceptionnel”.

M. Seillière, lui, a été réélu pour un mandat de quatre années par 87,96% des votants, un peu plus de 11% (11,54%) ayant voté contre. Sans surprise puisque les héritiers de la famille Wendel, qui le soutiennent largement, détiennent à eux seuls 35% du capital de Wendel.

L’ex-patron des patrons français a néanmoins été assailli de questions par des petits actionnaires inquiets des conséquences pour le groupe de son entrée au prix fort dans le groupe de matériaux de BTP Saint-Gobain, une opération qui a fait gonfler sa dette.

La question de la rémunération des dirigeants de Wendel a été aussi largement abordée, parfois sous des huées.

Le dos tourné à M. Seillière, Sophie Boegner, une de ses “cousines” qui mène depuis le printemps 2008 une fronde contre la direction, a critiqué la légitimité et le contenu de 12 des 18 résolutions qui étaient soumises aux actionnaires.

Ces résolutions, toutes adoptées à l’issue de l’AG, portaient notamment sur l’attribution d’un “parachute doré” au président du directoire Frédéric Lemoine, ainsi que sur des programmes d’attributions d’options d’achat d’actions aux salariés et aux dirigeants.

Mme Boegner, qui représente avec quelques autres actionnaires 0,7% du capital de Wendel, affirme depuis des mois que ceux-ci ont réalisé des bénéfices indus et floué les intérêts du groupe lors d’une réorganisation du capital de Wendel en 2007, réalisée via un mécanisme financier complexe.

Après une de ses plaintes, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire.

Si Mme Boegner est minoritaire, ses coups de boutoir ont toutefois poussé Jean-Bernard Lafonta à démissionner du poste de président du directoire fin avril, et M. Seillière à quitter son fauteuil de président de la Société lorraine de participations sidérurgiques (SLPS), holding de contrôle de Wendel.

Les dirigeants de Wendel ont aussi, lors de l’AG, tenté de rassurer sur la santé financière du groupe, même s’ils ont confirmé que celui-ci accusera sur le premier semestre, et sur l’ensemble de l’année, “une perte comptable très significative” selon M. Lemoine.

Rattrapé par la crise financière et la chute de la valeur des actifs dans lesquels il a investi, Wendel est confronté à un endettement important, a concédé Frédéric Lemoine: 7,2 milliards d’euros, dont 4,4 milliards liés à l’opération Saint-Gobain.

Mais contrairement aux rumeurs récurrentes récentes, Wendel ne cédera aucun actif en 2009 pour financer cet endettement, a-t-il assuré.

“En 2009, il n’y aura ni cession ni investissement dans de nouveaux actifs”, a-t-il insisté. “Je ne braderai pas nos actifs dans la précipitation alors qu’ils sont mal valorisés (après la chute des marchés boursiers, ndlr)”, a-t-il ajouté.

Wendel a déjà cédé en 2008 le groupe d’édition Editis pour 500 millions d’euros et, début 2009, 10% du groupe de certification Bureau Veritas (275 millions), ainsi que les activités pétrolières d’Oranje-Nassau (505 millions).

Wendel bénéficie toutefois d’une santé financière “solide”, a fait valoir M. Lemoine: il dispose d’une trésorerie non utilisée de 1,6 milliard, a-t-il souligné. Et selon lui, le groupe devrait pouvoir renouer avec des acquisitions en 2010-2011.

Après cette AG, les regards se tournent vers celle de la SLPS prévue mercredi.