«Chaque année on nous dit que les taxes sur les boissons gazeuses baisseront
l’année prochaine …». Hamadi Bousbiaa, qui ne termine pas sa phrase, en a
visiblement gros sur la patate. Lors de l’assemblée générale ordinaire de la
société, qui, jeudi 4 juin 2009, a examiné les comptes de la SFBT (Société
Frigorifique et Brasserie de Tunisie) pour l’année écoulée, le patron du
«roi des boissons gazeuses» en Tunisie n’a pas pu s’empêcher de réitérer que
cette activité supporte de plus en plus mal les lourdes taxes -47,5%- qui
lui sont appliquées.
En effet, cette complainte n’est pas nouvelle dans la bouche du patron du
groupe SFBT puisque cela fait des années qu’il le crie sur tous les toits et
se démène comme un beau diable, en sollicitant tous les canaux, pour
convaincre les pouvoirs de l’utilité –pour tout le monde, et pas seulement
pour les industriels- d’alléger ce fardeau. Même la Chambre
tuniso-américaine de commerce (TACC), présidée par M. Mondher Ben Ayed, a
été mise à contribution en 2008 pour défendre ce dossier dans le cadre des
rencontres périodiques de M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement
et de la Coopération internationale, avec les présidents des chambres
mixtes. La réponse est venue –encore une fois- négative.
Or, aujourd’hui, il y va non seulement de la rentabilité de ce secteur, mais
peut-être aussi de sa survie, car «c’est une activité qui périclite», se
plaint M. Bousbiaa. Le problème se pose avec plus d’acuité pour les trois
unités du groupe qui fabrique des boissons écoulées dans des bouteilles en
verre. «Ces unités se trouvent dans des régions sensibles, comme Kasserine
ou Béja», note le patron de la SFBT, et y jouent, donc, «un rôle important
au niveau de l’emploi». Et comme l’équipement de ces usines a pris un coup
de vieux, il va falloir bientôt le renouveler. Mais les trop lourdes taxes
appliquées au secteur rognant ses marges, «on ne va pas pouvoir le faire»,
affirme M. Bousbiaa.
Malgré les multiples refus essuyés, Hamadi Bousbiaa, président-directeur
général du groupe SFBT, avec près de 70% de part de marché, et, à ce titre,
principal concerné par le problème des taxes à ses yeux trop lourdes, ne
risque pas de jeter les armes. Et invite à regarder chez nos voisins pour se
convaincre qu’on peut réduire ces taxes sans affecter les recettes fiscales.
«En Egypte, après avoir hésité longtemps à le faire, l’Etat a baissé les
taxes sur les boissons gazeuses, mais les recettes fiscales n’ont pas baissé
pour autant», souligne le p-dg de la SFBT.
Convaincu que des taxes trop lourdes tuent la consommation des boissons
gazeuses, le patron de la SFBT ne désespère pas de convaincre les autorités
de baisser ces taxes. Surtout après avoir obtenu d’elles une exonération
fiscale dont il faisait dépendre la réalisation d’une augmentation du
capital de la SFBT envisagée depuis près d’une année et qui va finalement
être effectuée en 2009.