Japon : recul inédit des investissements des entreprises en 2009-2010

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îne de montage du groupe Nissan Motors à Karita, dans le sud du Japon, le 23 novembre 2007 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[08/06/2009 06:16:34] TOKYO (AFP) Les investissements des entreprises japonaises vont montrer une contraction inédite de 16% cette année budgétaire (avril 2009 à mars 2010) par rapport à la précédente, en raison de la chute de la demande et des économies auxquelles les sociétés sont contraintes, selon une étude.

D’après une enquête conduite par le groupe de presse Nikkei auprès de 1.475 grosses structures, pour la deuxième année de suite et d’une façon encore plus marquée, les entreprises vont moins dépenser en équipements que l’année précédente, et ce dans des proportions jamais atteintes depuis que cette étude semestrielle est diligentée (1973).

Durement touchées par la crise internationale qui a fait plonger les exportations, les firmes nippones sont forcées de faire des arbitrages dans leur budget et de réévaluer leurs projets d’évolution à l’aune de cette nouvelle conjoncture.

Le groupe Nikkei estime en outre que la reprise sera lente et que, par conséquent, on peut s’attendre à une troisième année consécutive de recul des investissements, ce qui, le cas échéant, serait une première depuis le début des années 1990, période noire suivant l’éclatement de la bulle spéculative immobilière et financière nippone.

Sur 17 secteurs industriels étudiés, 15 prévoient une réduction de leurs investissements en capital, seuls ceux de l’alimentation et de la pharmacie envisageant le contraire, précise le Nikkei.

La sévérité de la baisse se reflète particulièrement dans les deux domaines majeurs de l’automobile et de l’électronique.

Le numéro un mondial des constructeurs de véhicules, le japonais Toyota, dont la rentabilité légendaire a été mise à mal par la dégringolade des ventes de voitures, ne devrait investir cette année que 830 milliards de yens (6,25 milliards d’euros), 470 milliards de yens (3,5 milliards d’euros) de moins que l’an passé.

Le conglomérat diversifié très présent dans l’électronique, Hitachi, pense quant à lui réduire ses investissements de plus de 30% sur un an.

Tous les autres (Honda, Nissan, Sony, Canon, etc.), dans des proportions variables, ont revu, différé ou annulé des projets rendus inopportuns par la crise mondiale.