émonte le logo du groupe allemand Arcandor le 20 avril 2009 à Düsseldorf (Photo : Volker Hartmann) |
[08/06/2009 08:08:28] BERLIN (AFP) Le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück n’a pas exclu lundi une faillite du grand groupe de distribution et tourisme Arcandor, dans une interview télévisée.
“Une faillite n’est absolument pas exclue”, a dit M. Steinbrück dans un entretien à la chaîne ARD.
Il a estimé que “les actionnaires (du groupe) devaient prendre leurs responsabilités” face aux difficultés d’Arcandor, qui durent depuis des années et se sont rapidement aggravées ces dernières semaines.
“Les fournisseurs et les propriétaires immobiliers doivent aussi être sollicités”, a-t-il ajouté, alors que selon la presse Arcandor paye pour certains magasins des loyers disproportionnés.
Lundi matin, à la Bourse de Francfort le titre s’effondrait de 32,08% à 1,27 euro à 07H44 GMT, sur un indice des valeurs moyennes MDax -0,65%.
Les grands actionnaires d’Arcandor sont les familles Oppenheim et Schickedanz, qui détiennent chacune quelque 30% du groupe.
Arcandor, qui contrôle d’une part des activités de distribution (magasins Karstadt, société de vente par correspondance Quelle) et de l’autre le voyagiste Thomas Cook, estime qu’il devra déposer le bilan dès lundi faute d’aide de l’Etat allemand, auquel il demande un crédit de 437 millions d’euros.
De plus, Arcandor a fait une demande de garantie publique pour un montant de 650 millions d’euros, qui était examinée lundi par le gouvernement. Mais il y a de grandes chances qu’elle lui soit refusée, a indiqué une source proche du gouvernement à l’agence d’informations Dow Jones Newswires.
Parallèlement à ses discussions avec le gouvernement, le groupe mène des négociations avec son concurrent Metro, numéro un de la distribution en Allemagne.
Celui-ci propose de fusionner les magasins Karstadt avec sa propre enseigne concurrente Kaufhof, mais les tractations entre les deux sociétés étaient dans l’impasse lundi.
L’appel à l’aide d’Arcandor, qui emploie 50.000 personnes, est controversé en Allemagne, où le gouvernement allemand vient d’orchestrer le sauvetage du constructeur Opel à grand renfort d’argent public mais s’emploie à dire qu’il s’agissait d’une opération exceptionnelle.
“Nous demandons à être traités de la même façon (qu’Opel), un rejet serait une catastrophe”, a dit Hellmut Patzelt, chef du comité d’entreprise d’Arcandor, au quotidien Tagesspiegel paru lundi.
La Commission européenne a d’ores et déjà fait part de son hostilité à une aide publique pour Arcandor dont les difficultés ont commencé bien avant la crise financière.