Christine Lagarde plaide pour un traitement spécial des déficits dus à la crise

[09/06/2009 09:02:35] LUXEMBOURG (AFP)

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édois Anders Borg le 9 juin 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

La ministre des Finances française Christine Lagarde a plaidé à nouveau mardi pour un traitement spécial pour les déficits résultant de la crise, tout en affirmant ne pas vouloir remettre en cause les règles européennes du Pacte de stabilité.

“Je suis très attachée au Pacte de stabilité, qui est un instrument de gestion et de discipline budgétaire indispensable. C’est la règle collective qu’on s’est fixée”, et “je ne prétend pas y toucher”, a indiqué Mme Lagarde, en arrivant à une réunion avec ses homologues de l’UE à Luxembourg.

“Je souhaite cependant qu’on puisse vis-à-vis de nos opinions publiques, vis-à-vis des parlementaires, vis-à-vis des groupes de pression, bien distinguer entre le déficit structurel, sur lequel on a des engagements de réduction qui s’inscrivent dans des programmes de stabilisation, et le déficit de crise”, a-t-elle ajouté.

Face à la flambée des déficits des pays européens, Mme Lagarde a plaidé ces derniers jours pour une “analyse spécifique” pour les déficits résultant de la crise, suggérant qu’ils puissent être comptabilisés de manière séparée.

Les ministres des Finances de la zone euro, réunis à Luxembourg, ont cependant écarté lundi cette l’idée.

“Nous avons tous convenu que le Commissaire (européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia) doit être le gardien du Pacte de stabilité et de croissance et qu’il doit lancer les nécessaires procédures pour déficit excessif sur la base du déficit global”, a déclaré lundi soir la ministre espagnole des Finances Elena Salgado.

Le ministre des Finances allemand des Finances Peer Steinbrück a également rejeté tout assouplissement du Pacte de stabilité.

Accepter la proposition de Mme Lagarde conduirait à “ouvrir la porte à des malentendus ou même des abus”, a-t-il souligné mardi.

“J’ai demandé (aux ministres des Finances) de ne pas mettre en cause la crédibilité du Pacte de stabilité et de la croissance”, a-t-il ajouté.

Le Pacte de stabilité européen oblige les Etats à maintenir leur déficit public annuel sous la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB), et leur dette à moins de 60% du PIB.