Pourquoi les derniers propos de Hamadi Bousbiaâ ont-ils provoqué un tel
tollé ? Pourquoi tout le monde a repris encore et encore la polémique alors
que ce qu’il a dit ne sort pas du cadre des soucis d’un chef d’entreprise ?
Au centre de la polémique, le fait que le P-DG du groupe SFBT (qui produit
près des trois quarts du marché) ait réitéré sa demande aux autorités
financières de conduire une politique fiscale ‘’incitative’’ pour le segment
des boissons gazeuses (spécialement celles en verre consigné dont la
taxation dépasse les 47%). Il va même jusqu’à proposer une solution de
rechange : ‘’balancer’’ les charges fiscales vers les emballages moins
respectueux de l’environnement.
Pourquoi une telle insistance de M. Bousbiaâ ? Certes, dans ce segment, les
ventes des trois usines de la SFBT ont augmenté de 4% d’une année à l’autre.
Mais il faut comprendre qu’avant la reprise enregistrée depuis le mois de
mai (alors que l’été commençait à montrer le bout de son nez), la SFBT est
passée par deux mois (janvier et février) très rudes.
Nous sommes manifestement devant un dilemme de rentabilité, voire de survie,
du secteur des boissons gazeuses. Et il était tout à fait normal que M.
Bousbiaâ monte au créneau pour que chacun comprenne que nous nous trouvons
au seuil de difficultés sérieuses pour la SFBT. Des difficultés qui, soyons
clairs, peuvent se répercuter sur les emplois du groupe.
Un chef d’entreprise qui dit les vérités de manière nette, sans qu’il reste
la moindre équivoque dans les esprits. Voilà le phénomène Bousbiaâ, tout
simplement. Cela ne justifie pas une polémique mais plutôt un examen
attentif de cette revendication par les autorités financières.