Jeux en ligne : les doutes de Bruxelles peuvent retarder l’ouverture du marché

[10/06/2009 12:43:12] PARIS (AFP)

Les clarifications demandées à la France par la Commission européenne sur le projet de loi régulant les jeux sur internet risquent de retarder “de 3 à 4 mois” l’ouverture du marché, juge Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance du casinotier Lucien Barrière.

“Je crois que ce qui vient d’arriver va encore reculer de quelque temps”, l’ouverture du marché des jeux d’argent et de hasard sur internet, prévue le 1er janvier 2010, a déclaré mercredi M. Desseigne, lors d’une conférence de presse.

“Je dirais trois ou quatre mois de retard au moins”, a-t-il précisé.

La Commission européenne se pose “encore des questions sur l’accès au marché français des opérateurs d’autres pays membres”, a indiqué mardi un porte-parole de la Commission, Ton Van Lierop.

Selon le ministre français du Budget Eric Woerth, “la Commission demande que les autorités françaises clarifient et modifient le projet notifié de manière à rendre explicite qu’elles prendront en considération, lors de l’évaluation des demandes d’autorisation, les exigences auxquelles l’opérateur demandeur est déjà soumis dans son pays d’établissement”.

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à Ivry-sur-Seine (Photo : Miguel Medina)

Trois types de jeu d’argent sont prévus par le projet de loi sur l’ouverture du marché français des jeux en ligne, qui doit intervenir au 1er janvier 2010 : paris hippiques mutuels; paris sportifs à cote et en direct sur des épreuves réelles validées par les fédérations; poker.

Le texte prévoit une ouverture limitée -les paris chez les buralistes resteront un monopole de la Française des Jeux et du PMU- et encadrée: les gains que peuvent espérer les joueurs sont limités, une autorité de surveillance va être mise en place.

Le marché français des jeux en ligne, pour le moment réservé à la Française des Jeux et au PMU, a représenté en 2008 un chiffre d’affaires de 1,170 milliard d’euros (630 millions pour la FDJ et 540 millions pour le PMU).

Une étude du cabinet de conseil en stratégie Arthur D. Little, publiée récemment, évalue ce marché à 3,4 milliards d’euros dans cinq ans en France.