émancipation du delta du Niger (Mend), le 17 septembre 2008 à Warri, au Nigeria (Photo : Pius Utomi Ekpei) |
[10/06/2009 14:19:50] LAGOS (AFP) La compagnie pétrolière américaine Chevron a confirmé mercredi l’incendie de l’une de ses stations de pompage dans le sud du Nigeria, un incident revendiqué dans la nuit par le principal groupe armé dans la région.
Chevron Nigeria Limited “confirme qu’il y a eu un incendie sur le site de production d’Utonana, dans l’Etat de Delta (région du delta du Niger) mardi”, a indiqué le groupe.
“Notre main d’oeuvre est en sécurité” et des travaux de réparation sont en cours sur la station qui “avait été fermée avant l’incident”, ajoute Chevron qui ne précise pas l’origine de l’incendie.
NIGERIA-OIL-CHEVRON (Photo : Wole Emmanuel) |
Dans la nuit de mardi à mercredi, le principal groupe armé du delta du Niger, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), a revendiqué l’attaque de la station d’Utonana dans cette région pétrolifère secouée par des violences depuis 2006.
L’installation “est actuellement en feu après avoir été envahie par nos combattants”, a affirmé le Mend dans un courriel adressé aux médias.
De son côté, la force mixte police-armée (JTF), qui combat les groupes armés dans le delta du Niger, a affirmé mardi que l’incendie avait été causé par un problème technique.
“Contrairement aux affirmations de certains groupes selon qui l’incendie est le résultat d’un acte de sabotage, (…) il a été causé par une défaillance du système d’une plateforme de la station de pompage”, indique la JTF dans un communiqué.
Carte du Nigeria localisant le delta du Niger |
Le Mend, qui affirme se battre pour les populations misérables du delta du Niger en vue d’un meilleur partage des richesses, avait annoncé dimanche qu’il déclencherait une “guerre du pétrole”, à l’issue d’un ultimatum expirant lundi soir aux compagnies pétrolières pour qu’elles évacuent la région.
Depuis plus de trois ans, le Mend multiplie les sabotages d’infrastructures pétrolières, les attaques de navires et les prises d’otages d’employés nigérians et étrangers du secteur pétrolier.
En raison de l’insécurité, la production de brut nigérian est tombée de 2,6 millions de barils/jour environ en 2006 à quelque 1,76 mb/j en avril, selon des chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).