éro 2 de la CGT, Maryse Dumas à Paris le 1er mai 2009 (Photo : Bertrand Langlois) |
[10/06/2009 16:29:10] PARIS (AFP) Patronat et syndicats ont lancé mercredi un nouveau cycle de négociations pouvant déboucher mi-juillet sur des solutions d’urgence, qualifiées de mesures “petit bras” par la CGT, pour étendre notamment le chômage partiel.
Le cadre légal actuel du chômage partiel freine son utilisation dans les services, le commerce ou pour les cadres.
Le chômage partiel, un pis-aller pour les salariés concernés (183.000 au 1er trimestre, non comptés parmi les chômeurs) est payé en partie par l’Etat. Son indemnisation est au maximum de 75% du salaire brut, mais ce niveau, annoncé par Nicolas Sarkozy en février, n’est appliqué que dans le cas d’une convention Etat-entreprise parfois inexistante.
Alors que Pôle emploi est submergé, les prévisions allant de 639.000 à un million de chômeurs supplémentaires en 2009, les syndicats ont été d’accord pour négocier sur le chômage partiel, mais ont imposé de regrouper le sujet avec des mesures à trouver pour “les catégories les plus fragilisées par la crise, seniors, chômeurs en fin de droit, jeunes”.
La CGT a ainsi regretté que la seule question du chômage partiel “concerne une infime partie des problèmes engendrés par la crise dont les premières victimes sont les intérimaires et CDD faiblement indemnisés”.
Les négociateurs se retrouveront le 24 juin pour plancher sur un texte préparé par le patronat, puis le 8 juillet, la chef de file patronale Dominique Castéra, DRH du groupe Safran, se montrant confiante d’obtenir “au moins un point d’accord sur des orientations à prendre”.
Le patronat veut “simplifier les modalités d’accès au régime d’indemnisation du chômage partiel”, “favoriser la mobilité professionnelle et géographique des salariés au sein de leur entreprise ou de leur groupe”, “sécuriser les dispositifs tels que le prêt de main d’oeuvre et les groupements d’employeurs”.
Logo du MEDEF, le 6 avril 2005. (Photo : Jean-Pierre Muller) |
Sur le prêt de main d’oeuvre, l’UMP a lancé sans attendre une réforme de la législation de 1848.
Pour les seniors, FO défend une “dispense anticipée d’activité en temps de crise en échange du recrutement de jeunes”, qui signerait un discret retour des préretraites bannies par les pouvoirs publics mais toujours pratiquée par exemple dès 52 ans chez Continental à Clairoix. CFDT et patronat sont contre, la CGT voulant des retraites anticipées pour pénibilité (travaux de force, de nuit, etc).
Pour les chômeurs en fin de droits, se pose le problème de l’amélioration de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS) limitée dans la majorité des cas à 400 euros/mois et versée sous condition de ressources du ménage.
Quant aux jeunes qui font leur entrée dans la vie active en pleine crise, le texte patronal est muet pour l’instant. La CFE-CGC propose de baisser encore le coût du contrat de professionnalisation, en puisant dans les fonds du FUP, une cagnotte de la formation professionnelle.
Après l’été, une partie des syndicats, comme la CFDT et la CFE-CGC, de même que le patronat et le gouvernement souhaitent donner “un prolongement à la réforme sur la modernisation du marché du travail” de 2008. La réforme a notamment autorisé la rupture “amiable” du CDI et allongé les périodes d’essai.
Ce deuxième volet de la négociation portera sur la “sécurisation des parcours professionnels” et “le lien entre les différentes formes d’emploi et l’utilisation des différentes formes de contrats de travail”.
“Si c’est pour flexibiliser davantage le contrat de travail, ce sera sans nous”, a affirmé FO. Même rejet à la CFTC et la CGT.