Le Canada et les 27 lancent les négociations pour un vaste traité commercial

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éenne au Commerce extérieur, Catherine Ashton, le 28 mai 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[10/06/2009 19:21:11] MONTRÉAL (AFP) Le Canada et l’Union européenne (UE) ont donné mercredi le coup d’envoi des négociations sur un vaste accord économique et commercial entre eux qui devrait voir le jour dans deux ans.

Grâce à cet ambitieux pacte, appelé Accord économique et commercial global (CETA), les échanges commerciaux entre les deux ensembles devraient grimper de 70 milliards à 90 milliards d’euros par an, a déclaré la commissaire européenne au Commerce extérieur, Catherine Ashton.

Le Canada et les 27 s’étaient entendus début mai à Prague pour lancer ces négociations, malgré le mécontentement d’Ottawa suite à l’interdiction par le Parlement européen du commerce des produits du phoque dans l’UE.

Et à l’occasion de sa venue à Montréal pour le Forum économique des Amériques, Mme Ashton a tenu avec le ministre canadien du Commerce international, Stockwell Day, la première réunion bilatérale en vue du CETA.

“La décision de démarrer les négociations maintenant, je suis sûre que M. Day est d’accord, envoie un message clair que le libre-échange et l’investissement sont les moteurs de la reprise économique”, a-t-elle dit.

“Cette première réunion constitue une étape déterminante pour la conclusion d’un accord économique historique avec le plus grand marché du monde”, a souligné de son côté M. Day.

Ce dernier a cependant admis que certaines “sensibilités” allaient émerger de part et d’autre au cours des discussions à propos des secteurs concernés par l’ouverture des marchés.

“Mais nous allons adopter une approche globale et je ne veux pas mettre de pression sur la prochaine ronde de négociations”, qui doit avoir lieu en octobre, a ajouté le ministre canadien.

Les négociateurs n’auront “aucune limite” lors des discussions, a renchéri la Commissaire, souhaitant une entente qui soit “bien plus qu’un accord de libre-échange”.

L’objectif final, a dit M. Ashton, est d’établir un partenariat transatlantique encourageant notamment l’investissement, l’ouverture des marchés publics ainsi que la coopération en matières environnementale et sociale.

Le Canada, qui n’exporte actuellement que 6% de ses marchandises vers l’UE, contre 78% vers les États-Unis, tente de conclure un traité commercial avec l’Europe depuis près de 30 ans. L’accord en gestation devrait permettre d’accroître de 20% les exportations canadiennes vers l’UE.

Vu d’Ottawa, le CETA sera notamment profitable à de nombreux secteurs de l’industrie canadienne, dont l’aérospatiale, les produits chimiques, les dérivés du bois, l’automobile et les produits agricoles.

Selon M. Day, les 27 ont été encouragés à ouvrir des discussions avec le Canada par l’accord de libre-échange conclu l’année dernière entre Ottawa et les quatre pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

Ce traité, qui concerne l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein (pays non membres de l’UE), prévoit l’élimination des droits de douane sur tous les produits non agricoles et leur suppression ou leur réduction sur certains produits agroalimentaires.