Actualiser, harmoniser, attirer. Cela part de la décision du chef de l’Etat de
réviser la loi sur les banques non résidentes avec le but ultime de séduire les
grands noms de la finance. Et vous pouvez être sûrs qu’ils viendront. Ne dit-on
pas que le capital, devenu plus que jamais anonyme et vagabond avec la
globalisation, se jette goulûment sur les endroits où on le dorlote ?
Et on va le dorloter. Un Conseil ministériel vient d’examiner le projet de loi
portant promulgation du Code de prestation de services financiers aux
non-résidents. Et il faut comprendre que si le projet vise techniquement
l’organisation de toutes les activités financières non résidentes et
l’assouplissement de leurs conditions de travail, il poursuit un but beaucoup
plus stratégique.
Ce but, c’est évidemment la création du cadre juridique qui permette la mise en
place du projet ’’Port financier de Tunis’’. Une nouvelle Tunis, à la mode de
Dubaï, à la fois libérale et conservatrice, à la fois ouverte et jalouse d’une
culture trois fois millénaire, à la fois occidentale et orientale…
Car, ni le cadre juridique, ni les sourires fiscaux, ni le climat général… ne
suffiront à attirer les gens de l’argent international. Bien sûr, tout cela
compte mais tout le monde le propose. Et la question est évidente : comment
faire la différence ? Regardez les technopôles. A part celui d’El Ghazala, qui
ne s’en sort pas trop mal, on est à dix milliards d’années-lumière de la Silicon
Valley.
Aujourd’hui, pour attirer l’élite du monde, il faut comprendre ce qui l’attire.
Le Melting-pot (la diversité), le brio culturel, l’animation et l’agrément des
villes, le dépaysement, l’assurance d’être choyé… Tout cela et encore plus,
entre l’exprimable et ce qui l’est moins parce qu’il ne s’agit pas seulement,
ici, de convaincre par toutes sortes de facteurs… mais aussi, essentiellement,
de séduire !