L’économie espagnole en récession au moins jusqu’à fin 2010

[12/06/2009 15:31:16] MADRID (AFP)

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à Luxembourg (Photo : Dominique Faget)

L’économie espagnole va rester en récession au moins jusqu’à fin 2010, avec une contraction du PIB de 3,6% en 2009 et de 0,3% l’année suivante, selon les prévisions publiées vendredi par le gouvernement.

Le retour à la croissance devrait se produire en 2011, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,8% puis de 2,7% en 2012, a indiqué la ministre de l’Economie, Elena Salgado, à l’issue d’un conseil des ministres.

La précédente prévision du gouvernement tablait sur une contraction bien moindre, de 1,6% du PIB en 2009. Cette révision à la baisse est due notamment “à la faiblesse de la consommation privée”, a indiqué vendredi la ministre.

Ce maintien en récession sera accompagné de déficits publics importants, 9,5% en 2009, 7,9% en 2010 et de 5,2% en 2011, soit des taux nettement supérieurs à la limite de 3% fixée en principe par le pacte de stabilité européen, a souligné Mme Salgado.

Ce déficit significatif “est la conséquence des efforts fournis par le gouvernement pour prendre des mesures afin de pallier les effets de la crise sur les entreprises et les citoyens”, a expliqué le gouvernement.

En 2012, le déficit public se réduira pour atteindre 3% comme l’exige le pacte de stabilité, a assuré Mme Salgado.

La Commission européenne a accordé fin mars un répit de près de trois ans, jusqu’en 2012, à l’Espagne, de même qu’à la France, pour ramener leur déficit public sous la limite en vigueur de 3% du PIB.

Les ministres des Finances de la zone euro ont toutefois écarté lundi l’idée, suggérée par la France, d’assouplir le Pacte de stabilité en réservant un traitement spécial aux déficits publics résultant de la crise.

L’Espagne, brutalement frappée par la crise économique, est entrée en récession fin 2008, après avoir été un des moteurs de la zone euro avec de forts taux de croissance et des comptes publics excédentaires pendant plusieurs années, performance rare en Europe.

Le chômage a explosé à cause de la crise et a dépassé les quatre millions de chômeurs au premier trimestre, avec un taux de 17,36%, selon l’Institut national de la statistique (Ine).

Il devrait rester très élevé ces prochaines années, selon les prévisions du gouvernement, qui table sur un taux de chômage de 17,9% en 2009, de 18,9% en 2010, de 18,4% en 2011 et de 17,1% en 2012.

Par ailleurs, alors que l’inflation espagnole a longtemps été l’une des plus élevées de la zone euro, les prix ont reculé en mai pour le troisième mois consécutif, de 0,9% sur un an, selon l’Ine. Le gouvernement socialiste assure toutefois qu’il n’y aura pas de déflation.