[16/06/2009 14:40:17] CLEMRONT-FERRAND (AFP)
à Cataroux, près de Clermont-Ferrand. (Photo : Thierry Zoccolan) |
Le groupe de pneumatiques Michelin, basé à Clermont-Ferrand, s’apprête à préciser les contours d’un plan social qui entraînerait la suppression de plus de 1.000 emplois selon les syndicats, ce que la direction n’a ni confirmé ni démenti.
Selon Le Monde daté de mercredi, Michelin prépare un plan social “portant sur la suppression de plus de 1.500 emplois en France” et deux sites seraient plus particulièrement visés: La Roche-sur-Yon (Vendée, 670 emplois) spécialisé dans les pneus haut de gamme et Roanne (Loire, 900 emplois) spécialisé dans les pneus poids lourds.
La direction, qui n’a ni démenti ni confirmé cette information, s’est contentée de souligner que “les chiffres et les sites visés par Le Monde sont inexacts”, disant vouloir attendre une rencontre avec les syndicats mercredi, avant un comité central d’entreprise (CCE) prévu le 24 juin.
Selon Alain Couderc (CFDT), “plusieurs rumeurs circulent, certaines allant jusqu’à 3.000 suppressions d’emploi, mais rien n’est confirmé”.
“On s’y attendait depuis un certain temps sans en connaître l’ampleur”, a déclaré un représentant de la CGT selon lequel d’autres sites de production fortement touchés par des baisses d’activité pourraient être concernés par un plan éventuel, comme Le Puy-en-Velay (Haute-Loire), Tours (Indre-et-Loire) et Vannes (Morbihan).
Le ministre du Travail Brice Hortefeux a estimé sur BFM radio qu’il n’y avait pas “d’effet d’aubaine” par temps de crise de la part du groupe de pneumatiques Michelin. “Je sais combien les responsables de la manufacture Michelin” sont “attentifs à ne pas jouer sur l’emploi”, a déclaré le ministre, ancien conseiller régional d’Auvergne.
étaire d’Etat à l’emploi Laurent Wauquiez répond à la presse des journalises le 16 juin à Paris (Photo : Stephane de Sakutin) |
Le gouvernement va “voir” avec Michelin les postes et territoires touchés par les suppressions d’emplois et “comment surtout on peut travailler au reclassement” des salariés, selon le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez.
Lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 15 mai, Michel Rollier, patron du groupe, avait répété qu’il n’y avait “pas de décision de plan social en France aujourd’hui”.
Mais depuis mi-mars, la direction a négocié avec les syndicats un accord de méthode, prélude selon eux au plan social.
Un projet d’accord qui leur a été remis évoque “un plan de sauvegarde de l’emploi dans le cas d’une réorganisation qui conduirait à des licenciements économiques” et détaille des mesures d’accompagnement de mobilité interne et externe (formation, aide à la recherche de logement, soutien à la construction d’un nouveau projet).
à Paris de Bibendum, la masquotte du groupe de pneumatiques Michelin. (Photo : Joel Saget) |
Touché de plein fouet par la crise de l’automobile, le groupe avait jusqu’à présent répondu aux baisses d’activité par des mesures de chômage partiel, notamment à Clermont-Ferrand où travaillent 11.800 salariés.
Les grands groupes de pneumatiques restructurent leur production en Europe occidentale et en particulier en France pour faire face à des marchés en baisse et à une concurrence croissante de nouveaux fabricants.
Continental a ainsi fait part le 11 mars de son intention de fermer l’usine de Clairoix (Oise, 1.120 salariés) et Goodyear Dunlop a révélé le 26 mai le licenciement de 820 personnes à Amiens.
Michelin, qui dispose de 69 sites de production dans 19 pays, comptait plus de 121.000 salariés à la fin 2007.