Vous connaissez l’effet papillon. Dépendance sensitive des conditions initiales
oblige, un battement d’ailes de papillon à Tokyo peut entraîner un cataclysme à
New York ! Et tel est le marché aujourd’hui : des problèmes en Europe peuvent
peser lourd sur la prospérité de notre pays. Tout le monde suit, de très près,
l’évolution de la crise, y compris nous évidemment et la dernière personne en
date à laquelle nous avons demandé son sentiment à ce sujet est bien placé pour
y répondre : SE Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur, chef de la Délégation de
la Commission européenne en Tunisie.
Et voici ce qu’il nous dit, pratiquement mot à mot : ‘’J’étais en Europe en mars
2009, et j’ai bien vu que des secteurs comme la restauration, l’habillement…
sont clairement en perte de vitesse. Et, quand on observe les indicateurs de
toute l’Europe, on se rend compte qu’il y a une augmentation quasi générale du
chômage, surtout celui des jeunes.’’
‘’Pourtant, poursuit l’ambassadeur, les pronostics basés sur les tendances de la
croissance estiment que l’UE aura un taux de développement de 1% en 2010. Ce
n’est pas beaucoup mais c’est déjà quelque chose. Et puis, les indices des prix
en février-mars 2009 sont de l’ordre de 7% à 8% ! De toutes les manières, il
subsiste en Europe un sentiment de prudence, par delà les calculs des
économistes. J’espère que cela ne durera pas indéfiniment.’’
On le comprend et on se demande si nos difficultés, qui commencent à se
confirmer, ne vont pas empirer à cause de ces fragilités en UE. Mais
l’ambassadeur se veut rassurant :
‘’On est ensemble, dans les bons et les mauvais moments. D’ailleurs, la Tunisie
est un terrain favorable à ce que nous faisions en Turquie et en Chine et les
conditions économiques dans votre pays sont très attractives pour les Européens…
Pour toutes ces raisons, on continuera invariablement à vous aider.’’