FedEx voit son bénéfice annuel s’effondrer, attend un environnement difficile

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éroport de Memphis, aux Etats-Unis, le 9 octobre 2008 (Photo : Paul J. Richards)

[17/06/2009 16:20:51] WASHINGTON (AFP) Le groupe américain de messagerie FedEx a annoncé mercredi un effondrement de son bénéfice net annuel et prévenu que la conjoncture resterait “extrêmement difficile” jusqu’à la fin de l’année, jetant une ombre sur les espoirs de reprise économique à court terme.

Sur l’ensemble de son exercice décalé achevé fin mai, le groupe, dont les résultats sont considérés comme un indicateur des grandes tendances de l’économie, a vu son bénéfice net chuter de 91% à 98 millions de dollars, tandis que son chiffre d’affaires reculait de 6% à 35,5 milliards de dollars.

Sur le seul quatrième trimestre (mars-mai), FedEx s’est même enfoncé dans le rouge, essuyant une perte nette de 876 millions de dollars, contre une perte de 241 millions seulement l’année précédente.

Cette perte, si elle est aggravée par des charges exceptionnelles de 1,2 milliard de dollars liées à une dévalorisation de deux filiales et au coût de mesures de restructuration, pâtit également d’une dégradation des performances du groupe.

“Nous affrontons les pires conditions économiques de toute l’histoire de l’entreprise”, a reconnu le PDG Frederick Smith à l’occasion d’une conférence d’analystes.

FedEx a ainsi vu son chiffre d’affaires du trimestre s’effondrer de 20% sur un an, à 7,85 milliards de dollars, très en dessous de ce qu’attendaient les analystes (8,35 milliards), souffrant notamment d’un recul de 12% du volume moyen quotidien de paquets acheminés à l’international (-2% aux Etats-Unis).

Hors éléments exceptionnels, l’entreprise a réussi à dégager un bénéfice courant de 64 cents par action au quatrième trimestre, supérieur aux prévisions du marché (52 cents), mais ses prévisions restent très prudentes.

FedEx a ainsi indiqué attendre pour le premier trimestre de son exercice 2009/2010, commencé le 1er juin, un bénéfice par action compris entre 30 et 45 cents, très en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur 71 cents.

“L’environnement opérationnel sur les deux prochains trimestres devrait être extrêmement difficile (…) La hausse récente des prix du carburant aura un impact négatif immportant sur nos résultats au premier trimestre”, a souligné le directeur financier du groupe, Alan Graf, cité dans le communiqué.

Ces perspectives n’ont guère rasséréné les investisseurs: vers 15H55 GMT, le titre de FedEx perdait 2,37% à 50,20 dollars à la Bourse de New York en dépit des observations plus optimistes que les dirigeants du groupe se sont attachés à émettre.

“Il y a des signes que le pire de la récession est derrière nous et nous restons confiants sur la possibilité d’une amélioration en glissement annuel de nos bénéfices plus tard cette année”, a ainsi commenté Frederick Smith, signalant parmi les “tendances positives” une embellie sur le marché du crédit.

Selon lui, “le recul en volume des envois à l’international paraît avoir atteint un plancher”.

“Nous croyons que FedEx devrait renouer avec la croissance au second semestre de notre exercice (2009/2010), quand nos mesures de réductions de coût feront leur effet et que l’économie commencera à s’améliorer”, a renchéri Alan Graf, même s’il a admis que la visibilité était insuffisante pour fournir des prévisions annuelles.

FedEx avait dévoilé en mars, sans les chiffrer, de “nouvelles suppressions d’emplois et d’heures travaillées”: il avait déjà indiqué mi-décembre que 1.500 personnes avaient perdu ou allaient prochainement perdre leur poste et annoncé d’importantes réductions de salaires pour ses cadres.

“La solidité de notre bilan ainsi que les mesures que nous avons entreprises nous donnent la flexibilité nécessaire pour affronter les défis économiques de grande ampleur auxquels nous faisons face”, a estimé M. Smith.