ée sur twitpic.com par un groupe Twitter de l’université de Téhéran et légendée “Supporteur de Mir Hossein” (Moussavi) |
[18/06/2009 06:01:03] NEW YORK (AFP) Le site de socialisation Twitter a beau n’avoir que deux ans et ne pas encore être rentable, il a atteint une forme de maturité ces derniers jours avec la présidentielle iranienne, en devenant une plateforme de communication incontournable.
Quelques jours après avoir fait la Une du magazine Time et plusieurs semaines après que la diva de la télévision américaine Oprah Winfrey eut reconnu l’utiliser, les Iraniens contestant le résultat du scrutin présidentiel de vendredi ont eu recours au site pour appeler à la résistance et diffuser des informations sur les affrontements dans la rue.
Et si cela n’était pas suffisant, l’importance du site de micro-blogs a été soulignée en début de semaine par le département d’Etat américain. Celui-ci lui a en effet demandé de reporter une opération de maintenance prévue pour lundi, et qui aurait entraîné une interruption de ses services, afin de permettre aux opposants iraniens de continuer à l’utiliser.
“Pensez un peu à ce qui arrive là-bas et à la possibilité que nous avons tous de voir ce qui se passe en temps réel”, s’est réjoui mardi Jack Dorsey, l’un des trois fondateurs du site à l’occasion d’une conférence à New York consacrée à Twitter.
“C’est vraiment important et c’est vraiment la plus grande réussite de ce qu’est Twitter”, a-t-il ajouté, qualifiant d'”ahurissante” l’utilisation du site ces derniers jours en Iran.
Twitter, qui permet à ses utilisateurs d’envoyer des messages de 140 caractères ou moins à toutes les personnes abonnées à leurs flux, avait déjà fait parler de lui, notamment lors des attentats de Bombay en novembre dernier. Mais rien de comparable avec l’attention qui lui a été récemment portée.
ée sur Twitter montrant des dégâts dans un dortoir de l’université de Téhéran |
Créé par Jack Dorsey, Biz Stone et Evan Williams, le site, qui depuis quelque temps gagne des millions d’utilisateurs chaque mois, a reçu 32,1 millions de visites en avril, selon la société d’analyses de trafic comScore.
Le nombre d’utilisateurs actuels est toutefois difficile à déterminer puisque le site est accessible depuis des ordinateurs personnels, des téléphones portables, mais aussi des dizaines d’applications, comme Tweetdeck.
Fred Wilson, dont la société de capital-risque Union Square Ventures investit dans Twitter, a dit au cours de la conférence qu’il pensait que le site avait un avenir brillant et rentable.
“Si vous regardez le pouvoir dont dispose Google et les raisons qui font qu’actuellement Google est le roi sur internet, c’est que Google draine plus de trafic sur internet que quiconque”, a expliqué M. Wilson.
“Les médias de socialisation, en particulier ceux qui comme Twitter et Facebook sont doués pour drainer du trafic sur internet tout comme le fait Google, constituent des forces économiques très importantes et puissantes”, a-t-il ajouté.
Jeff Pulver, qui a organisé la conférence, a estimé qu’il était trop tôt pour dire exactement vers où se dirigeait Twitter. Mais, a-t-il ajouté, “je pense que ce à quoi nous assistons est quelque chose de bien plus important que tout ce que nous pouvons imaginer”.
“Nous vivons à une époque où l’accès à l’information est disponible pour tout un chacun”, a-t-il souligné insistant sur le rôle de Twitter dans cette démocratisation.
Les fondateurs du site ont d’après certaines informations refusé des offres de rachat se montant à des centaines de millions de dollars et ont jusqu’à présent uniquement fait part de vagues projets destinés à convertir Twitter en une entreprise rentable.