La question est sur toutes les lèvres : jusqu’à quand sommes-nous en crise, si
crise il y a ? C’est donc dire si tout le monde dresse l’oreille quand un
officiel de haut rang du Fonds monétaire internationale (FMI) fait un passage
chez nous et c’est donc le cas, évidemment, pour M. Omar Tahari, le directeur
adjoint au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, qui tenait à la
main un Rapport sur les perspectives économiques de notre région.
Selon lui, la crise financière a provoqué une détérioration rapide de la
croissance mondiale qui plongera encore en 2009 puis reprendra graduellement en
2010.
Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est que la zone Euro (avec laquelle
nous réalisons 80% de nos échanges) a subi une baisse de 4,2% en 2009 et que les
pays émergents et en développement (catégorie à laquelle appartient la Tunisie)
connaîtront une décélération de leur croissance.
Dans ces conditions, trois éléments sont à soutenir avec la dernière énergie :
les fondamentaux macroéconomiques, le secteur financier, la création d’emplois.
Car la Tunisie a, certes, été très réactive face à la crise dès ses premiers
moments et pris les mesures de soutien qui s’imposent, il reste que nous
n’évoluons pas hors de l’espace et du temps. Notre économie est de plus en plus
ouverte et de plus en plus compétitive mais elle est dépendante, au premier
ordre, de nos partenaires. Et s’ils sont fragilisés, nous ne pouvons manquer de
l’être ; cela tombe sous le sens.
Oui, les propos de M. Tahari (qui, soit dit en passant, est notre compatriote)
disent clairement que nous sommes touchés par la crise, et ce au moins jusqu’à
la fin de 2010. Mais nous ne sommes certainement pas les seuls. Nos principaux
concurrents sont dans la même situation et cela ramène les compteurs à zéro :
c’est-à-dire qu’en sortie de crise, nous en serons tous à nos positions d’avant
la crise. C’est déjà ça !