Rafale : les Emirats précisent leurs exigences, “avancée” dans la négociation

[19/06/2009 10:32:01] LE BOURGET, Seine-Saint-Denis (AFP)

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éronautique du Bourget le 17 juin 2009 (Photo : Pierre Verdy)

Les Emirats arabes unis ont annoncé vendredi avoir remis au gouvernement français leurs exigences techniques pour le Rafale, ce qui marque “une avancée” vers une première exportation de l’avion de combat de Dassault, selon la présidence française.

Les forces armées des Emirats ont remis leurs spécifications techniques et opérationnelles pour les Rafale, a annoncé l’agence d’information émiratie WAM.

Le président de la République Nicolas Sarkozy “se félicite de l’avancée du dossier”, a réagi l’Elysée dans un communiqué.

Les Emiratis avaient fait savoir en 2008 qu’ils envisageaient “sérieusement” de remplacer leurs 60 Mirage 2000 par l’avion de combat de Dassault.

L’annonce de vendredi représente un “progrès substantiels” vers un contrat qui pourrait être conclu avant la fin de l’année, a jugé une source française proche du dossier.

“On espère bien signer avant la fin de l’année et pourquoi pas dès la mi-novembre au salon de Dubaï”, a-t-on précisé de même source.

“Avoir un contrat signé en 2009 fait partie de notre objectif”, confirme le Délégué général pour l’armement du ministère français de la Défense, Laurent Collet-Billon, dans le quotidien Les Echos.

Interrogé vendredi au salon aéronautique du Bourget, le patron de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, s’est “réjoui” de l’annonce des Emirats arabes unis, estimant que les négociations sur la vente du Rafale dans ce pays “progressaient”.

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éronautique du Bourget le 17 juin 2009 (Photo : Eric Piermont)

“Nous nous réjouissons de ce communiqué qui montre que les choses avancent, bien évidemment, ce n’est pas terminé. Nous progressons, eux-mêmes le constatent”, a-t-il dit.

Dassault avait annoncé qu’il n’y aurait pas d’annonce de commandes de Rafale pendant le salon du Bourget mais avait indiqué que des “contacts” avec de potentiels clients étrangers permettraient de faire avancer des dossiers.

Si ces négociations devaient aboutir, Abou Dhabi serait le premier client étranger du Rafale. Malgré des contacts avec l’Inde, la Libye, la Suisse ou le Brésil notamment, l’avionneur n’a pas encore réussi à exporter son avion de combat.

Pour aider les discussions avec les Emirats, le groupe français Safran, qui construit les moteurs du Rafale, a indiqué fin mai travailler à une motorisation plus puissante de l’appareil.

Parmi les autres exigences techniques formulées par les Emiratis figurerait aussi l’acquisition d’un radar plus puissant.

“Tout ce qui est technique avance. Nous faisons tout pour satisfaire les besoins techniques des clients et la motorisation est une demande parmi d’autres”, a jugé M. Edelstenne.

Les négociations portent aussi sur la reprise de 60 Mirage 2000 qui équipent aujourd’hui les Emirats et dont ils souhaiteraient se séparer en cas d’acquisition du Rafale.

“Il s’agit de la première phase avant d’entrer en négociations financières”, précise-t-on de source française proche du dossier.

“Ils nous ont demandé des améliorations (du Rafale) qui nous conviennent, certaines seront financées par les Emirats et d’autres, plus génériques, nous paraissent raisonnables”, selon cette même source.