USA : le financier Stanford inculpé pour une escroquerie de 8 milliards de dollars

[19/06/2009 18:10:51] WASHINGTON (AFP)

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çade du siège de la banque Stanford à Caracas au Vénézuela le 19 mars 2009 (Photo : Thomas Coex)

Le financier américain Allen Stanford a été formellement inculpé vendredi pour une escroquerie de plusieurs milliards de dollars par un tribunal fédéral de Houston (Texas, sud) et devra répondre de “fraudes”, “obstruction à la justice” et “blanchiment d’argent”.

Selon l’acte d’accusation, quatre autres personnes sont visées, dont Laura Pendergest-Holt, la directrice des investissements de M. Stanford, qui avait déjà été inculpée le 12 mai pour “obstruction de la justice”.

En tout, 21 chefs d’accusation sont retenus à l’encontre du milliardaire texan classé par le magazine Forbes 405e personne la plus riche du monde.

Le financier âgé de 59 ans devait comparaître vendredi à 13H30 locales (17H30 GMT), selon des procureurs fédéraux, devant la Cour fédérale de Richmond (Virginie, est) pour une audience au cours de laquelle il devait annoncer s’il plaide coupable ou non.

Il s’était rendu aux agents de la police fédérale américaine (FBI) jeudi soir en Virginie, dans la banlieue de Washington, selon le ministère de la Justice.

D’après l’acte d’accusation, la fraude a couru depuis “au moins septembre 1999” jusqu’au 17 février 2009, lorsque la justice s’est saisie de l’affaire.

L’escroquerie porte, selon le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, sur 8 milliards de dollars de faux placements. Il s’agit de la plus importante affaire de fraude révélée aux Etats-Unis depuis l’arrestation en décembre du financier new-yorkais Bernard Madoff, accusé d’avoir monté une escroquerie atteignant 50 milliards de dollars.

“Le but de la fraude était de solliciter et d’obtenir des milliards de dollars de fonds d’investissement grâce à des faux-semblants et de fausses promesses, afin de faire des bénéfices économiques substantiels pour leurs intérêts personnels”, selon l’acte d’accusation.

Ces bénéfices étaient reversés sur les comptes des personnes concernées “sous forme de salaires, frais et bonus et autres détournements interdits, mauvais usage et appropriation frauduleuse de fonds”.

Quand ces accusations ont fait surface, plusieurs gouvernements sont intervenus pour bloquer des comptes d’Allen Stanford, craignant que l’escroquerie dont il est accusé puisse avoir un impact sur des investissements d’un montant total de 50 milliards de dollars, entre les mains d’environ 50.000 clients, dans 140 pays.