Une personne fait des recherches sur un ordinateur (Photo : Jeff Pachoud) |
[21/06/2009 14:35:18] PARIS (AFP) Les entreprises s’emparent peu à peu des outils mis à leur disposition par la technologie pour former leurs salariés, comme la formation en ligne (e-learning) ou les “jeux sérieux” (“serious game”), destinés à améliorer l’interactivité et personnaliser l’apprentissage.
Utilisant multimédia et internet, le e-learning permet de se former sans se déplacer.
Selon la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, seulement 12% des entreprises de 50 salariés et plus avaient dispensé des formations en e-learning en 2007, mais le chiffre monte à 21,4% pour celles de 500 à 999 salariés et à 31,2% au-dessus de 1.000. A l’inverse, à peine 10% des entreprises de moins de 100 salariés y ont recours.
Ce sont “les petites entreprises (qui) ont le moins développé le e-learning, mais ce sont elles qui en ont le plus besoin, car elles peuvent encore moins se permettre d’envoyer des personnes en stage”, souligne-t-on chez Eni Editions, spécialiste en formation bureautique par e-learning.
De plus, 67% des entreprises concernées ont affecté seulement 5% de leur budget formation au e-learning, en majorité pour les cadres.
Chez Axa France, il représentait 10% de l’effort de formation fin 2008, mais l’objectif est de passer à 30% d’ici 2012, explique José Milano, directeur de l’emploi et des projets stratégiques, car cela permet “d’individualiser les formations et le rythme de l’apprentissage en fonction des contraintes du salarié”, et “d’optimiser les coûts”.
Chez Renault, cette méthode est souvent couplée à une formation classique, pour “s’assurer que les personnes intègrent les contenus de l’apprentissage et arrivent bien préparées aux sessions” traditionnelles.
Crédit Agricole SA fait partie “des premiers à s’être lancés” dans le e-learning, en 1999. “Cela n’a pas de sens de faire venir quelqu’un à Paris pour deux heures de stage, sur le plan développement durable et financier”, souligne Pierre Prével, coordinateur e-learning.
L’apprentissage en ligne est souvent utilisé pour les langues, la bureautique, l’informatique et le management. Renault l’a ainsi développé pour l’anglais, le développement personnel, le management et les connaissances générales (maths, finances, etc.).
A l’inverse, Crédit Agricole SA a privilégié les formations métiers (produits, techniques) et les réglementations. “La formation en ligne permet de rendre un peu sexy ces formations”, souligne M. Prével.
Crédit Agricole SA, comme Renault ou Axa, ont aussi développé les “serious game”, sur le modèle du jeu vidéo.
Avec le serious game, “on mise sur la puissance du jeu pour apprendre”, explique Damien Nolan, de la société Daesign, qui développe ces programmes.
Ainsi, pour former le personnel d’Axa à la vente ou les cadres à l’entretien d’évaluation annuel, la société a créé des jeux de simulation, où un avatar de l’apprenant est confronté à une série de situations.
Selon M. Milano, ces exercices ont permis une “augmentation des affaires signées”.
Opcalia, organisme collecteur des fonds de la formation professionnelle a aussi développé son jeu, pour former les managers aux entretiens professionnels. “Cela participe à l’amélioration de l’image de la formation”, explique Philippe Huguenin-Genie, directeur Opcalia Ile-de-France.
Mais le marché est encore faible en France, avec quelques dizaines de millions d?euros, a déploré récemment la secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a lancé un appel à projets.