‘’Je m’appelle Arab Soft ; je suis née en 1985 ; je conçois,
développe et distribue des solutions software… Ma stratégie : me développer dans
l’ombre’’. C’est ainsi qu’on pourrait décrire la société Arab Soft, une SSII
ayant pignon sur rue en Tunisie, mais aussi à l’international.
En effet, Arab Soft a commencé par les outils de développement
informatique de la génération3 (cobol, basic..), nous dit M. Mohamed Triki,
le gérant de la société. Entre 1985 et 1995, la société s’est consolidée en
termes de connaissances technologiques. ‘’On tire de cette première décennie
une capitalisation métier’’, ajoute le patron d’Arab Soft. Puis, à partir de
1995, elle a renforcé ses effectifs par l’apport de nouveaux experts pour la
migration technologique.
Par la suite, il y eut une mutualisation, une refonte totale des systèmes
qui ont été développés au cours de la 1ère décennie (1985-1995). C’est ainsi
que la SSII développera plusieurs logiciels, notamment dans la gestion des
RH, comptabilité financière, gestion hôtelière, gestion de maintenance
assistée par ordinateur, gestion commerciale, gestion des services
administratifs, les contentieux pour toutes les activités…
M. Triki affirme que ce sont tous ces logiciels qui ont fait la fierté d’Arab
Soft et donc à travers lesquels Arab Soft est aujourd’hui connue sur le
marché tunisien.
D’ailleurs, la société compte aujourd’hui parmi ses clients la BCT, ONAS,
SNIT, l’Agence nationale de protection de l’environnement, l’ATB, soient
d’organismes qui ont fait confiance aux compétences d’Arab Soft, et par
ricochet lui ont permis de développer ses logiciels… ‘’Mais d’autres
sociétés comme la STEG, Tunisair, ATTT, imprimerie officielle, Sprorls, AFI,
AFT… utilisent également nos logiciels’’.
A préciser que tous ces ERP sont intégrés et gravitent autour d’un noyau
central intitulé ‘’Amin’’ regroupant l’ensemble des opérations financières
(comptabilité générale, tiers, budgétaire, analytique, trésorerie jusqu’à la
consolidation comptable. De ce fait, ‘’la conception et l’esprit de nos ERP
ont été dictés par une seule ligne de conduite : le souci et l’obligation
d’optimiser les résultats à travers une gestion avant-gardiste, empreinte du
sceau de la transparence et de la rigueur et surtout dotée d’un système de
sécurité infaillible’’.
En tout, la SSII tunisienne compte quelque 46000 clients… Ce qui n’est pas
peu.
Dans ce cas, si on pose la question de la crise, il est évident, dirait-on,
que le gérant d’Arab Soft réponde : ‘’connaît pas !’’. Comment ça ? «Avec
tous ces clients que nous avons et la multitude de produits que nous avons
développés, il est difficile de connaître de crise…. Si un client est
défaillant, les autres sont là…
‘’Alors pour répondre donc à votre question, je dirais que la
diversification des clients a permis à Arab Soft de ne pas sentir la crise
actuelle, parce que si un client fait défaut, les autres sont là, et parmi
eux plusieurs entreprises publiques’’.
Cependant, M. Triki a une autre explication, plus logique. «La stratégie d’Arab
Soft, c’est de concevoir, développer et distribuer des logiciels dont la
Tunisie en a besoin. En un mot, on a commencé par donner une assise
technologique à la Tunisie avant de penser à l’international. Ce qui lui a
permis d’avoir beaucoup d’encouragement de la part des entreprises
tunisiennes mais aussi des pouvoirs publics’’. On dira alors que
l’engagement citoyen en termes d’efficacité et d’efficience d’Arab Soft a
été payant à plus d’un titre.
D’ailleurs, une fois acquises les bases sur le marché national, il s’est
avéré nécessaire de sauter le pas et aller vers le marché international. Ce
qui s’est fait sur deux fronts :
– Le premier front a consisté à distribuer les logiciels standards de la
société dans les pays proches (géographiquement et culturellement : Algérie,
Maroc, Mauritanie et Mali, et bientôt Congo Brazza et RDC) ;
– Quant au deuxième front, il s’est agit de contribuer à l’évolution
technologique des ERP européens par l’apport technologique en aidant les
Européens à migrer de l’ancienne technologie vers la nouvelle technologie. A
ce niveau, le patron d’Arab Soft estime que c’est un créneau porteur pour la
Tunisie… Car, il s’agit de 170 milliards de lignes de codes à migrer,
autrement dit un travail pour plusieurs centaines de milliers de ressources
de RH (essentiellement des ingénieurs…).
Pour concevoir et développer ses produits, Arab Soft compte un effectif de
132 personnes dont la majorité est composée d’ingénieurs.
Mais ce n’est pas tout. La SSII s’est subdivisée en quatre départements, en
l’occurrence : Arab Soft, Arab Soft International, Arab Soft Maroc, Bonne
Gouvernance Informatique (qui fait de la sous-traitance pour le marché
français…).