ück (g) et le président de la Bundesbank Axel Weber, le 24 juin 2009 à Berlin (Photo : Axel Schmidt) |
[24/06/2009 10:33:11] BERLIN (AFP) L’Allemagne ne pourra pas faire redescendre son déficit public sous la limite des 3% du PIB prévue dans le Pacte de stabilité avant 2013, voire 2014, a estimé le ministre des Finances Peer Steinbrück dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung paru mercredi.
“En se basant sur les prévisions économiques actuelles, on ne repassera sous la limite haute du Pacte de stabilité qu’en 2013 ou 2014”, explique-t-il.
Le Pacte de stabilité européen oblige les Etats à maintenir leur déficit public annuel sous la barre de 3% du Produit intérieur brut (PIB) et leur dette à moins de 60% du PIB.
En 2005, ce pacte a été toutefois assoupli, principalement à la demande de la France et de l’Allemagne.
Les gouvernements sont désormais autorisés à dépasser, de manière “temporaire et exceptionnelle”, le seuil de 3% s’ils peuvent invoquer une récession, comme c’est le cas actuellement.
Dans un entretien à la radio Deutschlandfunk, M. Steinbrück a toutefois assuré que la Pacte n’était pas mort. “Au contraire. Je tiens absolument à ce que soient maintenues ces limites contraignantes”.
Le ministre social-démocrate (SPD), très volontariste, a rappelé dans l’interview à la FAZ qu’entre 2005 et 2008, le gouvernement allemand “a ramené le déficit structurel de 55 mds EUR à 18 mds EUR. On peut réussir à le refaire”.
Il promet également de ne pas augmenter la TVA. “Cela amputerait le pouvoir d’achat au plus mauvais moment. Ce serait une erreur en terme de politique conjoncturelle (…) Il n’en est pas question”, tranche-t-il.
La chancelière Angela Merkel, qui dirige une coalition des conservateurs CDU/CSU et des sociaux-démocrates, avait augmenté le principal taux de TVA de trois points de pourcentage à son arrivée au pouvoir en 2005.
M. Steinbrück a également raillé les promesses de baisse d’impôts qui devraient figurer dans le programme électorale de la CDU/CSU qui sera présenté en fin de semaine.
“Je ne vois pas comment cela peut être financé. Je ne connais aucun exemple d’allègements fiscaux qui se soient autofinancés. C’est de la propagande pure. Cela entraîne des manques-à-gagner durables dans les recettes. Et celles-ci ne sont pas supportables pour le moment”, a-t-il argumenté.
M. Steinbrück, qui devait présenter mercredi le projet de budget 2010, prévoit un recours massif à l’emprunt au cours des années à venir, avec au minimum 86,1 milliards d’euros de dettes nouvelles prévues l’année prochaine, ce qui serait un record absolu pour l’Allemagne. Des sources au ministère ont, en outre, averti que le chiffre réel pourrait atteindre les 100 mds EUR.
Sur la période 2009-2013, ce sont plus de 310 mds EUR de dettes nouvelles que l’exécutif allemand pourrait contracter.
Ces chiffres sont du “jamais vu”, a reconnu le ministre, à la radio Deutschland Funk et “j’espère qu’ils le resteront”, ajoute-t-il.
Dans la FAZ, il souligne toutefois que ce sera à la prochaine majorité, issue des élections législatives de fin septembre, de prendre les décisions définitives. “Quelle que soit la coloration de la coalition au pouvoir après le 27 septembre, il y aura des arbitrages lourds de conséquences à faire”.