Soldes : des rabais monstres suscitent l’euphorie à Paris, moins en province

[24/06/2009 15:31:09] PARIS (AFP)

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êtements du Printemps à Paris, le 24 juin 2009. (Photo : Patrick Kovarik)

Les clients se hâtaient dans les magasins mercredi pour le début des soldes, bien décidés à profiter des gros rabais, en majorité de 50%, pratiqués par les magasins qui souhaitent déstocker après des mois de morosité.

Les soldes, rendez-vous incontournable pour les commerçants de prêt-à-porter qui ont de plus en plus de mal à vendre en raison de la crise, ont démarré mercredi à 8H00 et vont durer jusqu’au 28 juillet.

En Corse et dans les Alpes-Maritimes, elle débuteront le 8 juillet.

A Paris, le coup d’envoi a été plus spectaculaire qu’en province, notamment grâce aux touristes, venus nombreux.

“Je compte acheter un sac et un portefeuille parce qu’ici c’est beaucoup moins cher”, affirme Qiuwen Ti, une Chinoise de 24 ans qui patiente devant le stand de luxe d’un grand magasin. “Mon budget pour la journée ? 500 euros”, précise-t-elle.

En face, dans la boutique C&A, de gamme inférieure, l’ambiance était moins euphorique. “Pour l’instant, c’est calme”, consent Marie, une vendeuse.

Après des mois de ventes en berne – rien qu’en mai les ventes d’articles d’habillement ont dégringolé de 12% par rapport à mai 2008 – tous les magasins ont sorti la grosse artillerie, avec des ristournes de 50% en majorité même sur les produits de luxe, contre 30% en temps normal.

En province aussi, le démarrage était plus lent.

A Bordeaux, “c’est couci-couça” et l’ouverture à 8H30 n’a pas provoqué “de rush”, estime Adrien, vendeur chez Zara.

“Les soldes d’été sont toujours moins spectaculaires que les soldes d’hiver, on gagne moins sur un tee-shirt que sur un manteau. Mais, je pense que les soldes +flottants+ ont perturbé les consommateurs”, explique de son côté Hervé Castell, responsable de Grand Quartier, une institution centenaire de la rue commerçante Sainte-Catherine.

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çante place des chaussures dans une vitrine à Marseille, le 23 juin 2009. (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

Depuis le début de l’année, les commerçants sont en effet autorisés à déstocker plus facilement et à choisir deux semaines supplémentaires de soldes, en plus des deux périodes fixes de cinq semaines.

A Lyon, “l’affluence est réelle, mais on a déjà vu mieux”, explique le gérant d’un magasin de mode féminine.

La ruée vers les soldes était plus marquée dans les rues ensoleillées de Nantes.

“C’est étonnant les rabais à -70% qui se généralisent (…) Avant c’était quelque chose que l’on voyait en 2e démarque”, remarque une mère de famille, déjà chargée de sacs de marque.

Joanna Durand, étudiante à Marseille, se dit justement déçue par les ristournes alléchantes. “Ils affichent en vitrine des -50, -70% mais je n’ai rien trouvé à ce prix-là, plutôt à -30% ce qui est moins bien que l’année dernière”.

Sur internet, l’affluence était à son comble, avec des sites bloqués dans la matinée.

“Certains proposent des rabais jusqu’à 80%, voire 90% sur le textile, le linge de maison et l’électroménager”, a commenté Catherine Barba, présidente de cashstore.fr, une galerie marchande qui regroupe les 474 plus gros sites (Fnac, Club des créateurs de beauté, La Redoute…).

Face aux prix bradés de certains sites inconnus, Mme Barba recommande aux internautes de vérifier si le cyber-marchand présente un numéro client et une adresse physique.

Dans les magasins aussi les arnaques sont fréquentes, puisque le taux d’anomalie y était de près de 24% lors des soldes d’été 2008. Parmi les infractions constatées alors par la Direction de la consommation et des fraudes (DGCCRF), un quart étaient de “faux rabais”.