La BCE submergée de demandes pour sa 1ère opération sur un an, 442 milliards d’euros prêtés

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[24/06/2009 13:59:10] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a alloué mercredi un montant de 442,24 milliards d’euros aux banques via sa toute première opération de refinancement sur un an, l’une des mesures les plus spectaculaires prises par l’institution pour relancer le crédit.

Au total, quelque 1.121 banques ont demandé des crédits sur douze mois, au taux fixe de 1%, précise la BCE dans un communiqué. Toutes les requêtes des banques ont été honorées.

Le montant dépasse le précédent record de décembre 2007, quand la BCE avait prêté près de 349 milliards d’euros à l’occasion d’une opération de refinancement qui courait toutefois sur deux semaines.

“La BCE fait aujourd’hui ce qui est juste et nécessaire pour éviter une pénurie du crédit”, a commenté le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück au cours d’une conférence de presse sur les prévisions budgétaires du gouvernement à Berlin.

Les marchés s’attendaient un afflux de demandes. Pour les banques, l’opération sur un an constitue en effet une bonne occasion d’emprunter des liquidités à bon marché sur une longue période auprès de la BCE.

Le montant massif de liquidités alloué, pour impressionnant qu’il soit, pourrait toutefois ne pas avoir les effets escomptés, préviennent certains experts.

“Il n’y a aucune garantie que les banques vont utiliser ces liquidités supplémentaires pour prêter davantage” aux industriels ou particuliers, souligne ainsi Daniele Antonucci, de Capital Economics.

Outre la baisse des taux d’intérêt directeurs, la BCE a pris toute une panoplie de mesures destinées à stimuler le crédit dès l’été 2007, après l’effondrement du marché des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis (“subprime”).

L’objectif premier était et reste de restaurer la confiance entre banques, en leur assurant un approvisionnement continu en liquidités.

Après la faillite la banque Lehman Brothers en septembre 2008 et la débâcle des marchés qui a suivi, elle a décidé d’élargir son arsenal d’opérations de refinancement sur le marché monétaire, en rallongeant notamment leur maturité et en décidant de répondre à la totalité des demandes des banques.

Toutes ces mesures n’ont pas réussi à relancer réellement les prêts interbancaires et n’ont pu empêcher une raréfaction du crédit, devenu plus aiguë alors que la zone euro a glissé dans la récession à la fin 2008.