[24/06/2009 17:53:27] PARIS (AFP)
à l’Elysée le 24 juin 2009. (Photo : Gerard Cerles) |
Le déficit public de la France devrait atteindre 6% à 6,5% du PIB en 2011 et 5% à 5,5% du PIB en 2012, bien au-dessus de la limite de 3% autorisée par Bruxelles, selon les dernières prévisions inscrites dans un document publié mercredi par le ministère du Budget.
Le ministre du Budget, Eric Woerth, avait déjà reconnu dimanche que le déficit public de la France (Etat, comptes sociaux, collectivités locales) atteindrait entre 7% et 7,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 et serait probablement équivalent en 2010.
Le gouvernement anticipe que le déficit s’améliorera ensuite avec la disparition d’une large part des dépenses destinées à relancer l’activité économique et un rétablissement des recettes fiscales, notamment de l’impôt sur les sociétés, à la faveur de la reprise.
“Mais ce mouvement serait compensé par la poursuite de la dégradation des comptes sociaux, le recul de la masse salariale (-0,5%) pesant à nouveau sur les recettes du régime général, des régimes complémentaires de retraite et de l’Unedic”, souligne le document transmis à la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
“Dans la mesure des informations qui sont disponibles actuellement”, le retour du déficit à 3% du PIB, limite autorisée par le Pacte de stabilité européen, “n’est donc pas atteignable sans un rebond extrêmement fort de la croissance”, a reconnu mercredi Eric Woerth, auditionné à l’Assemblée.
Le scénario du ministère repose sur l'”hypothèse prudente” d’une croissance de 2,5% en 2011 et 2012, après seulement 0,5% l’an prochain.
En raison de la crise, la Commission européenne a donné à la France un répit de près de trois ans, jusqu’en 2012, pour ramener son déficit public sous le seuil de 3%. Faute de quoi elle s’expose à des sanctions.
Selon le ministère du Budget, la dette publique est, elle, attendue à 77% du PIB en 2009, 83% du PIB en 2010, 86% du PIB en 2011 et 88% du PIB en 2012.
Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’emprunt national annoncé lundi par le président Sarkozy, dont le montant n’est pas encore connu, ni des sommes prêtées aux banques par l’Etat pour les soutenir dans la crise.