à Pékin le 15 juin 2009 (Photo : Frederic J. Brown) |
[25/06/2009 05:59:00] PEKIN (AFP) La Chine, lancée dans une grande campagne antipornographie, a décidé de restreindre encore l’accès aux informations à caractère sexuel, y compris scientifiques, sur l’internet, a annoncé jeudi le China Daily.
En vertu de nouvelles règles du ministère de la Santé, en vigueur à partir du 1er juillet, “les sites qui renvoient sur des études et recherches liées au sexe ne seront accessibles qu’aux seuls professionnels de la santé et chercheurs”, a annoncé le quotidien en anglais, citant un porte-parole du ministère, nommé Yang.
Parmi le millier de sites fermés depuis le début de l’année pour pornographie et vulgarité, “certains se présentaient en sites basés sur la santé mais en fait propageaient de la pornographie”, a expliqué Yang selon le quotidien en anglais.
Les sites “liés à la santé” doivent déjà être approuvés et enregistrés auprès des autorités.
Par ailleurs, le site en anglais de Google a été inaccessible pendant plus de deux heures en Chine mercredi soir, selon le China Daily.
Si aucune raison n’a été donnée, cette coupure intervient après la suspension la semaine dernière par les autorités chinoises de certains services du moteur de recherches, Google ayant été accusé de ne pas avoir installé les filtres de blocage de la pornographie exigés par la loi chinoise.
Google Chine a promis qu’il allait “s’efforcer de nettoyer les contenus vulgaires”.
“Google a reçu des plaintes d’usagers sur l’inaccessibilité de google.com. Mais nous n’avons pas d’autre commentaire à faire”, a indiqué à l’AFP une responsable de la société de relations publiques représentant Google, en requérant l’anonymat.
Le service de sa version chinoise, Google.cn, n’a toutefois pas été interrompu, a précisé le journal.
Le service semblait rétabli jeudi matin.
En janvier, la Chine, qui compte le plus grand nombre d’internautes au monde (300 millions), a lancé une nouvelle campagne pour lutter contre la vulgarité et la pollution morale sur l’internet.
Récemment, les autorités ont notamment décidé de doter tous les ordinateurs individuels vendus en Chine d’un logiciel antipornographie à partir du 1er juillet, malgré les inquiétudes exprimées dans le pays même et à l’étranger.
Mercredi, les autorités américaines ont indiqué avoir écrit au gouvernement chinois pour l’exhorter à abandonner ce projet qui a soulevé l’indignation aux Etats-Unis.
L’organisation professionnelle Computer and Communications Industry Association (CCIA) a dit qu’elle militerait pour ne pas “être complice” de la censure exercée par Pékin.
Une petite société informatique américaine, Solid Oak Software, a également accusé les concepteurs du logiciel chinois d’avoir piraté un de ses produits.