Les allocations chômage revalorisées de 1% à compter du 1er juillet

[26/06/2009 14:41:03] PARIS (AFP)

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ôle emploi (Photo : Denis Charlet)

Les allocations de près 1,9 million de chômeurs indemnisés par l’assurance chômage seront revalorisées de 1% au 1er juillet, moins que le Smic, sur fond de déficit d’assurance chômage creusé par l’augmentation du nombre de chômeurs avec la crise.

Patronat et syndicats en ont décidé lors d’un conseil d’administration de l’Unedic vendredi, après une négociation dans laquelle les syndicats ne sont pas parvenus à arracher les 2,5% à 3% que la plupart avaient demandé.

La CGT s’est singularisée en demandant une revalorisation “forte” via une augmentation de la base de calcul des allocations chômage.

Le patronat, qui proposait une hausse limitée à 0,5%, a mis au vote une augmentation de 1% que les syndicats ont laissé passer en s’abstenant.

Le patronat a mis dans la balance “un contexte très particulier” de baisse des prix, mais aussi la dégradation des comptes de l’Unedic qui devra réemprunter de l’argent pour laisser filer son déficit cumulé. Ce déficit pourrait atteindre 18 milliards d’euros en 2013, selon le président de l’Unedic Geoffroy Roux de Bézieux (Medef).

“Pour l’heure, la situation financière du régime n’est pas si mauvaise. Les recettes (les cotisations) tiennent encore bon face aux dépenses (les allocations). Le véritable enjeu est devant nous”, a-t-il dit à La Tribune.

Compte tenu du décalage entre le début de la crise et la période pendant laquelle les nouveaux chômeurs seront indemnisés, l’impact se fera sentir “en 2010 ainsi que les années suivantes”, selon M. Roux de Bézieux.

Le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez a relativisé la nécessité pour l’Unedic de faire appel à un nouvel emprunt, soulignant que “c’est une habitude”. “Il y a des domaines où l’on doit faire des économies mais sur l’assurance chômage on va pas commencer à mégoter”, a-t-il jugé sur RMC/BFM TV.

L’option d’une hausse des cotisations chômage versées par les salariés n’ayant pas perdu leur emploi et par leurs employeurs a été écartée par l’Unedic.

“Moi je dis non, c’est sûrement pas le moment”, avait par avance déclaré M. Wauquiez, alors que la CGT a proposé une cotisation spéciale crise.

La hausse annoncée des allocations chômage est inférieure à la revalorisation du Smic, limitée au minimum légal (+1,3% au 1er juillet), alors que l’inflation devrait rester faible voire nulle en 2009.

La revalorisation bénéficie aux chômeurs actuellement indemnisés et qui l’étaient déjà au 31 décembre dernier, selon l’Unedic.

La moitié des chômeurs indemnisés touchent une allocation inférieure ou égale à 946 euros mensuels (chiffre septembre 2008).

Environ trois chômeurs sur dix n’ont droit ni à une allocation chômage, ni à l’allocation spécifique de solidarité (ASS) versée par l’Etat, ni au RSA et n’ont donc pas de revenu de remplacement.

Environ 16 millions de salariés cotisent à l’assurance chômage.

Le taux de cotisation n’a pas bougé depuis 2007 malgré la crise. Il est de 4% du salaire brut pour les employeurs et 2,4% pour les salariés.

Le patronat a proposé, dans le cadre de sa négociation avec les syndicats sur les mesures d’urgence pour l’emploi face à la crise, de demander au gouvernement de revaloriser à titre exceptionnel le montant de l’ASS au 1er juillet. A ce stade, le gouvernement n’a “pas de position particulière”, selon l’entourage de M. Wauquiez.

Avec un montant mensuel de 448,80 euros pour une personne seule, M. Wauquiez a déclaré vendredi sur RMC “avoir parfaitement conscience que cela permettait pas de vivre et de s’en sortir correctement”.