François Chérèque réclame “une grande réforme des aides aux entreprises”

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étaire général de la CFDT François Chérèque, le 8 juin 2009 à Paris (Photo : Gerard Cerles)

[26/06/2009 13:33:45] PARIS (AFP) Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a réclamé vendredi “une grande réforme des aides aux entreprises” au cours de cette année afin de “sortir du principe: moins je paie mes salariés, plus je suis aidé par l’Etat”.

Interrogé par l’AFP sur ce qu’il dirait lors de la rencontre des partenaires sociaux avec le président Nicolas Sarkozy mercredi, François Chérèque, a estimé qu’il fallait “faire une grande réforme pendant cette année des aides et soutiens aux entreprises” qui représentent, a-t-il dit, “30 milliards d’euros” par an.

Selon lui, il faut “sortir du principe: moins je paie mes salariés, plus je suis aidé par l’Etat”. Une grande partie des aides de l’Etat se fait sous forme d’exonérations de charges patronales pour des emplois rémunérés au Smic ou un peu au-dessus, ce qui constitue un frein aux augmentations salariales au bas de l’échelle.

Mercredi, “le président de la République a dit à ses ministres: +Réformez!+. Je dis qu’il y a une bonne entrée en matière” si on commence par cette réforme-là, a déclaré le numéro un de la CFDT.

François Chérèque a préconisé d'”encourager les entreprises qui forment et qualifient les salariés et qui organisent les déroulements de carrière”.

En vue de la réunion à l’Elysée, a-t-il d’autre part précisé, la CFDT “fera des propositions simples d’introduction de jeunes dans les entreprises et de transmission des compétences avec les seniors”.

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écanicien, le 6 février 2009 à Lille (Photo : Philippe Huguen)

“Beaucoup de seniors vont quitter les entreprises, pour des raisons démographiques, et beaucoup de jeunes n’arrivent pas à y entrer. Il y a là un vrai problème de transmission de compétences, ce qui signifiera une perte “d’efficacité et de productivité de certaines entreprises demain”, a expliqué François Chérèque.

Parmi les solutions possibles, il a évoqué “des pré-retraites progressives” ou “l’accompagnement des séniors en sous-activité – chômage partiel par exemple – par des jeunes”.

Le dirigeant cédétiste a préconisé que de tels dispositifs soient “financés par le Fiso”, le Fonds d’investissement social désormais opérationnel et créé lors du “sommet social” du 18 février.

M. Chérèque s’est enfin déclaré plutôt hostile à une généralisation du contrat de transition professionnelle (CTP), que Nicolas Sarkozy a souhaité lundi “étendre encore”.

Le CTP (3.500 bénéficiaires en avril), assure un revenu de remplacement de 80% du salaire brut pendant 12 mois maximum et des mesures d’accompagnement renforcé (formation, aide à la recherche d’emploi, etc.).

Selon le secrétaire général de la CFDT, “la priorité”, c’est de “garder au maximum le lien contractuel entre le salarié et son entreprise (…) plutôt que de généraliser le CTP qui risque, même s’il faut l’améliorer, de créer des effets d’aubaine pour les entreprises qui préféreront licencier et mettre les gens en CTP plutôt que de les garder”.