Le système financier va mieux sans être encore sorti d’affaire

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ésident du Conseil de stabilité financière (CSF) Mario Draghi, le 14 février 2009 à Rome (Photo : Tiziana Fabi)

[27/06/2009 17:58:52] BÂLE (AFP) Le système financier mondial, ébranlé par la crise, montre des signes de convalescence sans toutefois être encore sorti d’affaire, a estimé samedi le Conseil de stabilité financière (CSF) chargé de surveiller la finance internationale.

“Nous avons plus ou moins retrouvé le niveau où nous étions avant Lehman, mais nous ne sommes toujours pas revenus à celui d’avant la crise”, a expliqué le président du CSF, Mario Draghi, lors d’une conférence de presse à l’issue de la première réunion à Bâle du Conseil qui a succédé au Forum de stabilité financière.

M. Draghi, qui est également patron de la Banque centrale italienne, a rappelé que la faillite du géant bancaire américain Lehman Brothers en septembre 2008 avait déstabilisé les marchés financiers au point de paralyser les crédits.

Depuis, après quelques mois particulièrement sombres et de nombreuses interventions étatiques, le système connaît “une amélioration, oui, mais n’est pas encore tiré d’affaire”, a-t-il insisté.

M. Draghi a toutefois mis en exergue “deux signes positifs”: la façon dont les banques américaines, en particulier, avaient réussi à lever 10 milliards de dollars auprès d’investisseurs privés récemment ainsi que la force du marché des obligations d’entreprises.

Du côté des faiblesses, le responsable a cité la restructuration des banques qui n’est pas achevée et la fragilité persistante des crédits.

La reprise ne pourra être “assurée” sans ces éléments, a encore souligné M. Draghi.

“Quand l’heure sera venue, nous devrons essayer de coordonner nos stratégies de sortie (de crise)”, a-t-il expliqué, estimant que le climat économique et financier ne se prêtait toujours pas à un relâchement de la pression sur les taux, à une réduction des plans de relance ou des mesures destinées à combattre la crise des crédits.

“Il faut que le système bancaire soit réparé pour pouvoir mener une politique monétaire stricte”, a ajouté le président du CSF dont la première réunion vendredi et samedi était destinée à mettre en route les mécanismes d’examen et de coordination de la finance internationale.

Le CSF remplace le Forum de stabilité financière à la suite d’une décision des pays du G20 le 2 avril, à Londres. Sa composition a été élargie, afin de renforcer la régulation et la supervision financières mondiales.

Il comprend ainsi désormais tous les pays G20 (regroupant les principaux pays développés et émergents de la planète), ainsi que les anciens membres du FSF (dont le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux, BRI, ou encore l’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE), l’Espagne et la Commission européenne.

Il a été mandaté pour collaborer avec le FMI afin de mettre en place un système d’alerte précoce des risques macro-économiques et financiers et des actions à entreprendre pour les régler.

“Beaucoup (d’initiatives, ndlr) porteront leur fruit avant la fin de l’année”, a assuré Mario Draghi dont l’organe doit particulièrement s’attacher à harmoniser les systèmes de régulations des trois grands marchés mondiaux, l’Union européenne, le Japon et les Etats-Unis.