Nigeria : attaque rebelle contre un site pétrolier, Shell confirme

photo_1246264529880-4-1.jpg
étrolier de Shell à Bonny Island, dans le sud du Nigeria, en mai 2005 (Photo : Pius Utomi Ekpei)

[29/06/2009 13:32:40] LAGOS (AFP) Le principal groupe armé du sud pétrolifère du Nigeria, le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend), a revendiqué lundi une attaque contre une installation pétrolière de l’anglo-néerlandais Shell dans l’Etat du Delta, confirmée à l’AFP par la compagnie.

Le Mend a fait état d’une “grosse explosion” et d’un incendie sur l’installation visée à 03H30 (02H30 GMT) dans la région de Forcados.

Un responsable de la compagnie a indiqué à l’AFP que l’attaque contre une de leurs installations située dans les marais de l’estuaire qui mène à un important terminal de chargement, s’est traduite par une “perte de production”.

Le responsable n’a pas précisé l’importance de cette perte.

Le mouvement armé a par ailleurs fait état d’un accrochage avec une vedette des forces nigérianes lors de l’attaque contre Shell, affirmant avoir coulé l’embarcation et tué “entre 20 et 23 soldats”.

Un porte-parole de la force conjointe police-armée JTF a démenti catégoriquement à l’AFP la perte d’un seul homme. “Il y a bien eu une attaque près de Forcados (contre Shell), mais nos hommes n’étaient pas dans le secteur, donc il n’y a eu aucun affrontement et donc pas de morts”, a précise Rabe Abubacar.

Selon un expert, le terminal de Forcados est, avec celui de Bonny, plus au sud dans l’Etat de Rivers, la plus importante installation de Shell au Nigeria. Le terminal de Forcados avait été modernisé pendant cinq ans dans les années 1990 par la société italienne Saipem (ex-Bouygues Offshore).

photo_1246266763849-4-1.jpg
ération dans la région du delta (Nigéria), le 17 septembre 2008. (Photo : Pius Utomi Ekpei)

Jeudi dernier le président nigérian Umaru Yar’Adua a solennellement offert une amnistie pour les groupes qui déposeront les armes entre le 6 août et le 4 octobre, dans l’espoir de faire cesser les attaques contre les compagnies pétrolières.

Le Mend a fait savoir depuis des semaines qu’il rejetterait une telle offre d’amnistie, multipliant au contraire les opérations depuis qu’il a lancé une “guerre du pétrole” le 7 juin.

Depuis 2006, le delta du Niger, région clé pour le Nigeria qui en tire 90% de ses devises, est secoué par des violences perpétrées par des groupes armés affirmant agir au nom des populations locales pauvres et pour une meilleure répartition des richesses.

Ces violences ont fait chuter la production de brut d’environ un quart depuis 2006: environ 1,8 million de barils/jour actuellement contre environ 2,6 mbj à l’époque.