érateur d’InterAtlas vérifie une trajectoire, le 25 juin 2009, aux alentours de Chartres (Photo : Loic Venance) |
[29/06/2009 14:58:11] PARIS (AFP) “La météo n’est pas très bonne, les photos risquent de ne pas être utilisables”: sur le tarmac de l’aérodrome de Toussus-le-Noble (Yvelines), Halim Grisez scrute le ciel avant de prendre les commandes de son avion équipé pour la photographie aérienne.
Cette activité s’est perfectionnée et permet aujourd’hui de développer l’offre de sites internet.
Son engin, un petit bi-moteur, est spécialement aménagé: censé accueillir neuf personnes, sa capacité a été réduite à trois places pour pouvoir loger une caméra haute-définition de 120 kg, qui doit prendre des vues aériennes de Chartres.
“En une heure de vol classique, nous prenons entre 1.000 et 1.200 clichés. L’appareil se déclenche toutes les deux secondes environ”, explique Jean-François Aumont, directeur des opérations d’InterAtlas, une société spécialisée dans la photographie aérienne.
Chaque plan de vol fait l’objet d’une préparation afin de déterminer les axes à parcourir et la hauteur à laquelle voler : dans le cas de Chartres, il a fallu trois heures pour établir la zone à couvrir, à quelque 1.750 mètres d’altitude.
érateur d’InterAtlas effectue des prises de vue lors d’un vol entre Chartres et Paris, le 25 juin 2009 (Photo : Loic Venance) |
En vol, un écran permet de visualiser les photos prises en temps réel, l’avion devant être le plus stable possible pour obtenir des clichés exploitables.
“Cela nous permet de vérifier immédiatement s’il y a un nuage sur l’image et nous pouvons ensuite faire un autre passage sur la zone si c’est nécessaire”, précise M. Aumont.
L’entreprise possède deux avions qui effectuent chacun entre 450 et 500 heures de vol par an en moyenne, la meilleure période pour les prises de vue se situant entre la fin avril et la mi-octobre.
Les clichés sont ensuite transférés sur un ordinateur. Quelques images-test sont sélectionnées pour vérifier la qualité globale des photos et déterminer si elles sont exploitables.
“On se retrouve avec une masse énorme de photos. Sur le chantier de Chartres, il y a environ 500 photos. Une fois qu’elles sont produites, on les archive et on les compresse pour un usage internet par exemple”, détaille dans son bureau à Clamart (Hauts-de-Seine) David Mac Cartney, directeur délégué d’InterAtlas.
“Les images prises aujourd’hui avec ce genre d’appareil sont ce qui se fait de mieux sur internet, avec une résolution de 12,5 centimètres par pixel en moyenne pour des agglomérations moyennes, voire de 6 centimètres par pixel pour Paris et sa petite couronne”, affirme Laurent Blaise, responsable éditorial du site pagesjaunes.fr, un des clients d’InterAtlas.
Certaines zones, comme les installations militaires, ne peuvent cependant pas apparaître avec une telle qualité en ligne: les clichés sur lesquels elles apparaissent sont ensuite “volontairement dégradés” pour ne plus apparaître que sous la forme d’une “bouillie de pixels”, souligne Jean-François Aumont.
Avoir une définition plus précise que 6 centimètres par pixel n’intéresse pas Laurent Blaise car “cela poserait des problèmes car on pourrait alors distinguer des visages et des plaques d’immatriculation”, déclare-t-il. De fait, l’identification possible de personnes ou de véhicules soulève de nombreuses questions liées au respect de la vie privée.
Selon lui, la prochaine étape consistera à offrir des vues en 3D afin de permettre à l’internaute de se promener librement, comme dans un jeu vidéo.
“Les gens veulent du réaliste et non plus du vraisemblable”, juge-t-il.