Pierre Cardin cède une partie de son “empire chinois”

photo_1246294447757-1-1.jpg
à Lacoste (Vaucluse) (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[29/06/2009 16:56:43] PARIS (AFP) A bientôt 87 ans, Pierre Cardin cède une grande partie de son “empire chinois” en vendant ses licences sur la mode dans ce pays et a affirmé à l’AFP qu’il veut vendre “tout ce qui est en (sa) possession” dans les autres parties du monde où sa griffe est présente.

Un contrat de vente doit être signé “incessamment” avec deux sociétés chinoises, pour un montant de 200 millions d’euros, a précisé le couturier.

Selon un porte-parole de la griffe, les acheteurs sont les sociétés Jiangsheng Trading Company et la société Cardanro.

La transaction concerne le prêt-à-porter (femme, homme, enfant) et les accessoires (ceintures, maroquinerie, bagages), a indiqué M. Cardin, qui a mis le pied en Chine dès 1978, devenant l’un des premiers investisseurs étrangers à s’implanter sur ce marché. La vente annoncée lundi “ne touche en rien tout ce qui est Maxim’s” (ndlr: restaurants et produits), a-t-il précisé.

Le groupe Pierre Cardin, qui mène des négociations depuis deux mois, va vendre ses 32 licences textiles et accessoires en Chine mais pas sa marque, a souligné Pierre Cardin, démentant des déclarations d’une responsable de la griffe à Pékin.

La directrice de Cardin en Chine, Fang Fang, avait annoncé lundi que le groupe menait actuellement avec plusieurs sociétés, chinoises notamment, des négociations en vue d’un éventuel rachat de la marque. “M. Cardin envisage de vendre la marque en Chine et la marque mondiale”, avait-t-elle déclaré à l’AFP.

Un quotidien du sud de la Chine, le Shenzhen Commercial Daily, a affirmé lundi que la Jiansheng Trading Company, de la province méridionale du Guangdong, avait proposé 200 millions d’euros pour l’acquisition de la marque.

Fang Fang a refusé de confirmer le nom de l’éventuel acheteur chinois mais a précisé qu’une offre conjointe de deux groupes des provinces du Guangdong et du Zhejiang avait été lancée.

Elle a expliqué que les sociétés sous licences de Pierre Cardin, certaines existant depuis plus de 20 ans, seraient prioritaires.

La direction de la Jiansheng Trading Company n’était pas joignable.

Pierre Cardin, 87 ans le 2 juillet, a précisé que la griffe compte actuellement 500 à 600 licences dans le monde.

Le couturier a rappelé qu’il a vendu ses licences au Japon il y a quinze ans et a réaffirmé avoir “l’intention de vendre toute la marque” depuis longtemps.

Le chiffre d’affaires de son empire est estimé à six milliards d’euros. Plusieurs branches sont cependant dans le rouge, selon la presse : restauration, presse, théâtre…

“Je n’ai aucune obligation de vendre. C’est une question d’âge”, a-t-il expliqué. “Je vais vendre Maxim’s, je vais vendre le textile Maxim’s, je vais vendre tout ce qui est en ma possession”, a-t-il dit. “C’est logique que je voie mes successeurs quand même un peu”.

“Comme la Chine s’était présentée pour me racheter le nom, je commence par la Chine”, a précisé Pierre Cardin, premier couturier occidental à défiler à Pékin en 1979. La mmarque est extrêmement connue en Chine.

Il a ajouté que la vente de la partie européenne de son empire se présentait “très bien”.

“Si une marque veut acheter la marque totale” Pierre Cardin (sans les parfums), il lui en coûtera au moins “un milliard d’euros”, a indiqué le couturier.

Pierre Cardin, qui a ouvert sa maison de couture en 1949, occupait en 2008 le 71e rang des plus grosses fortunes françaises avec 500 millions d’euros selon le classement annuel du magazine Challenges, avec un patrimoine immobilier impressionnant.