Porsche rejette l’offre de Volkswagen de fusionner les deux groupes

[29/06/2009 15:21:34] FRANCFORT (AFP)

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Logo du constructeur automobile allemand Porsche (Photo : Michael Latz)

Le constructeur de luxe allemand Porsche, en difficulté financière et empêtré dans de vives tensions familiales, a rejeté lundi l’offre de sa filiale Volkswagen prévoyant une fusion des deux groupes.

“Il y a une offre de Volkswagen. Pour nous, ce n’est pas un chemin praticable”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de Porsche. Dans ce cas de figure, le crédit de 10,75 milliards d’euros accordé récemment par un consortium de banques arriverait “tout de suite” à échéance, a-t-il affirmé.

La presse allemande avait révélé ce week-end que Volkswagen avait présenté un projet de participations croisées entre les deux groupes, devant aboutir à terme à une fusion. Selon ce projet, le numéro un européen de l’automobile rachèterait 49,9% des activités automobiles de son premier actionnaire Porsche, qui détient actuellement 51% de Volkswagen.

Ce projet “a été transmis la semaine dernière à Wolfgang Porsche”, président du conseil de surveillance de Porsche, mais “il n’a pas été porté à la connaissance du directoire”, a expliqué lundi le porte-parole du groupe.

Depuis plusieurs semaines, la situation ne cesse de se tendre entre Porsche et Volkswagen, et surtout entre les milliardaires des familles Porsche et Piëch, actionnaires historiques du constructeur de voitures de sport.

Les deux cousins, Ferdinand Piëch –proche de Volkswagen dont il est président du conseil de surveillance– et Wolfgang Porsche –qui occupe la même fonction chez Porsche–, s’opposent sur la façon de sortir Porsche de l’impasse financière dans laquelle l’a plongé le rachat de 51% de Volkswagen.

M. Piëch préfère une fusion avec VW quand son cousin germain soutient toujours le très contesté patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, qui veut sauvegarder l’indépendance de Porsche et dans le même temps, son poste.

Pour ce faire, Wendelin Wiedeking a entamé des négociations avec le Qatar. Celles-ci sont “dans la dernière ligne droite”, a redit Porsche lundi. Mais “aucune décision n’a encore été prise” sur le biais par lequel le Qatar va investir, a admis le porte-parole.

Trois possibilités sont encore sur la table, selon lui: une participation dans Porsche, le rachat des options sur des actions VW portant sur environ 20% du capital que détient Porsche, “ou bien les deux”.

Le Qatar semble privilégier le dernier cas de figure. Mais celui-ci suppose que Porsche et Volkswagen, et donc les deux branches de la famille, finissent par se mettre d’accord. Le porte-parole de Porsche était dans l’incapacité lundi de dire si une réunion des actionnaires était prévue prochainement.