étrolier de Roumaila, dans le sud de l’Ira, le 21 juillet 2007 (Photo : Essam al-Sudani) |
[30/06/2009 12:40:52] BAGDAD (AFP) La compagnie britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC Limited ont remporté mardi le premier appel d’offres depuis 37 ans auxquels pouvaient participer des firmes étrangères pour l’exploitation de champs pétroliers en Irak.
En revanche, refusant les rémunérations trop basses proposées par le gouvernement irakien, des compagnies américaines et chinoises ont retiré leurs offres pour les champs pétroliers de Missane (sud) et de Bai Hassan (nord).
Face au consortium composé de l’Américain ExxonMobil Iraq Ltd et la société malaisienne Petronas, les Britanniques et Chinois ont gagné le droit de mettre en valeur Roumaila (sud), le plus grand des six champs pétroliers offerts à la compétition des compagnies étrangères.
Ses réserves sont estimées à 17,7 milliards de baril et sa production actuelle est de 1,02 million baril par jour (b/j).
“Les compagnies ont accepté d’être payées 2 USD par baril, ce qui était notre demande initiale, et elles se sont engagées à produire 2,85 millions b/j” d’ici six ans, a déclaré le ministre du Pétrole Hussein Charistani lors de la séance d’attributions des champs, à Bagdad.
énieur irakien vérifie le fonctionnement d’une installation pétrolière à Kirkouk, le 29 juin 2009 (Photo : Marwan Ibrahim) |
“Elles ont gagné mais le résultat de cet appel d’offres doit être présenté au Conseil des ministres et nous leur dirons ensuite la démarche à suivre”, a-t-il ajouté. Les contrats sont d’une durée de 20 ans.
Deux champs pétroliers et un champ gazier n’ont en revanche pas trouvé preneur.
Le consortium chinois composé de CNOOC et Sinopec International a refusé d’exploiter le champ de Missane dont la production est de 100.000 b/j et dont les réserves sont estimées à 2,6 milliards de barils. Il voulait être rémunéré 25,4 USD par baril alors que le gouvernement proposait 2,3 USD.
Quant à celui de Bai Hassan (nord) dont la production est de 147.000 b/j et dont les réserves sont estimées à 2,4 milliards de barils, la compagnie américaine ConoccoPhillips, associée à CNOOC et Sinopec, voulait une rémunération de 26,70 USD contre 4 USD proposés par l’Irak.
S’agissant du champ gazier de Mansouriyah (centre), et dont les réserves sont estimées à 116,1 mds de m3, aucun candidat ne s’est manifesté.
“Ce doit être certainement une déception pour l’Irak de ne voir qu’un seul candidat se présenter pour Missane, Bai Hassan ou Kirkouk”, a affirmé Ruba Husari, fondatrice du site www.iraqoilforum.com.
“Cela montre le fossé entre la manière dont l’Irak établit ses prévisions pour la production et la rémunération des compagnies et la manière de raisonner de l’industrie pétrolière”, a-t-elle ajouté.
étrole et du gaz irakien |
Lors de la séance d’attributions, le Premier ministre Nouri al-Maliki a affirmé, en présence des compagnies concurrentes, que “l’Irak flottait sur un lac de pétrole”.
“Il s’agit du premier investissement (étranger) mais ce ne sera pas le dernier dans le secteur pétrolier. Nous en avons besoin pour commencer la reconstruction dans un pays marqué par les destructions successives à cause des dernière guerres”, a-t-il ajouté.
L’Irak devait choisir mardi parmi 31 sociétés pétrolières, dont des majors occidentales, ayant répondu aux appels d’offres, celles qui exploiteront six champs géants aux réserves estimées à environ 43 milliards de barils.
Les contrats d’exploitation de deux champs gaziers devaient également être attribués.
Les champs pétroliers de Kirkouk (nord), Qourna-ouest (sud) et Zoubair (sud) et un champ gazier, Akkas (ouest), devaient encore être attribués dans la journée.
“Ces investissements (étrangers) nous permettront de faire d’autres investissements dont nous avons besoin”, a ajouté M. Maliki.
“Nous avons mis au point un processus très compliqué mais très transparent pour sélectionner les compagnies”, a-t-il dit avant d’ajouter que “le gouvernement soutiendra, garantira la sécurité et offrira toutes les facilités (aux compagnies choisies) pour le bénéfice des deux parties”.
Il s’agit d’une initiative inédite depuis la nationalisation de la compagnie pétrolière nationale en 1972.