Irak : Le gouvernement veut sortir de la crise avec les pétroliers

[01/07/2009 10:29:47] BAGDAD (AFP)

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étrole Hussein al-Shahristani (g) et l’ambassadeur de Chine Chang Yi à Bagdad le 30 juin 2009 (Photo : Sabah Arar)

Le gouvernement irakien était réuni mercredi pour sortir de la crise avec les compagnies pétrolières qui ont rejeté les rémunérations trop basses proposées pour l’exploitation de cinq des six champs pétroliers et deux champs gaziers offerts à la concurrence.

“Les ministres sont en réunion et discutent de cette question”, a affirmé à l’AFP une responsable au cabinet du Premier minitre.

Pour sa part, le porte du ministère du Pétrole Assem Jihad a indiqué à l’AFP que “les deux consortiums arrivés en tête pour chaque champ ont fait de nouvelles propositions et le conseil des ministres va les étudier et décider ce qui doit être fait”.

Seules la compagnie britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC ont gagné mardi le droit de mettre en valeur Roumaila (sud), le plus grand des champs pétroliers proposés. Elles ont accepté d’être payées 2 dollars par baril et elles se sont engagées à produire 2,85 millions de barils par jour (mbj) d’ici six ans.

Les réserves de Roumaila sont estimées à 17,7 milliards de barils et sa production actuelle est de 1,02 mbj.

En revanche, pour les autres champs, les 31 compagnies en lice ont refusé les rémunérations du gouvernement qu’elles ont jugées trop basses.

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étrolifère dans la province de Kirkouk, à 225 km de Bagdad, le 29 juin 2009 (Photo : Marwan Ibrahim)

“Il va falloir trouver un compromis entre d’une part l’Irak qui veut offrir de faibles rémunérations et exige un accroissement de la production et d’autre part les impératifs des compagnies pétrolière qui doivent investir des milliards de dollars pour augmenter la production et réaliser également des profits”, explique Ruba Husari, fondatrice du site www.iraqoilforum.com.

Sur les 2 dollars offert par l’Irak, la firme étrangère doit s’acquitter de 35% de taxes et rémunérer 25% la compagnie irakienne “associée”. Il ne lui reste que 0,95 dollar par baril.

Comme il s’agit de contrats de service et non de partage des profits, le montant des rémunérations est fondamental pour les compagnies en lice, lors de ce premier d’appel d’offres depuis 37 ans.

Malgré le camouflet infligé mardi par les compagnies, le ministère tentait de faire bonne figure.

“Ce fut un succès car les grandes compagnies étrangères sont venues, ce qui montrent leur désir d’investir en Irak et le processus d’attribution a été transparent, ce qui est unique dans la région”, a souligné M. Jihad.

“En outre, nous avons réussi à trouver preneur pour Roumaila qui est le plus grand champ et, avec son exploitation, nous dépasserons les 4 mbj et, ce qui est important, nous avons imposé le principe de rémunération basse”, a-t-il dit.

Le consortium chinois composé de CNOOC et Sinopec International a refusé d’exploiter Missane (sud) dont les réserves sont à 2,6 milliards de barils, car il voulait être rémunéré 25,4 USD par baril alors que l’Irak proposait 2,3 USD.

Pour Bai Hassan (nord) dont les réserves sont 2,4 milliards de barils, la compagnie américaine ConoccoPhillips, associée à CNOOC et Sinopec, voulait 26,70 USD contre 4 USD proposés.

A Zoubair (sud), dont les réserves estimées à 4 milliards de barils, le groupe le mieux placé, composé de l’Italien Eni, de Sinopec, de l’américain Occidental Petroleum Corporation et du coréen Kogas, a demandé à être payé 4,80 USD contre 2 USD.

A Qourna-ouest (sud), aux réserves estimées à 8,5 milliards de barils, face à quatre autres concurrents, dont le Français Total, l’Américain ExxonMobil associé à l’Anglo-néerlandaise Shell avait fait la meilleure offre (4 USD) mais le gouvernement ne veut debourser que 1,90 USD.

A Kirkouk (nord), où les réserves sont de 7,9 milliards de barils, seul un consortium mené par Shell était un lice. Il voulait 7,89 USD contre 2 USD.

S’agissant du champ gazier de Mansouriyah (centre) dont les réserves sont estimées à 116,1 mds de m3, aucun candidat ne s’est manifesté et pour celui d’Akkas (ouest), aux réserves de 59,4 mds de m3, le consortium mené par l’Italien Edison voulait 38 USD contre 8,5 USD.