Fillon et les grands patrons français tentent développer leurs activités en Irak

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çois Fillon rencontre son homologue irakien Nuri al-Maliki le 2 juillet 2009 (Photo : Ho)

[02/07/2009 17:17:00] BAGDAD (AFP) Le Premier ministre François Fillon, accompagné d’une dizaine de chefs d’entreprises français, a effectué jeudi une visite express en Irak afin de tenter de conquérir le vaste marché irakien, au lendemain du retrait des forces américaines des grands centres urbains.

“Les entreprises qui m’accompagnent sont venues avec la ferme intention de développer leurs activités en Irak”, a déclaré le Premier ministre, estimant qu’il n’y avait “aucune raison que nous ne retrouvions pas la qualité de la relation économique qui était la notre” dans les années 1970-1980, lorsque la France était le partenaire privilégié de l’Irak de Saddam Hussein.

M. Maliki a abondé dans ce sens. “Nous ne partons pas de zéro. Nous reprenons, nous retrouvons une longue histoire commune”, a-t-il dit.

Le Premier ministre français a annoncé que le président irakien, Jalal Talabani, allait effectuer une visite d’Etat en novembre à Paris.

“Personne ne doit craindre le relèvement de l’Irak. Un Irak en paix, réconcilié avec lui-même, fort, est un gage d’équilibre la région”, a souligné François Fillon, qui n’a passé que quelques heures à Bagdad, sous un impressionnant déploiement policier et militaire.

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çois Fillon rencontre son homologue irakien Nuri al-Maliki le 2 juillet 2009 (Photo : Ho)

Plusieurs accords, lettres d’intention et déclaration commune ont été signés. Il s’agit notamment de coopération technique en matière de sécurité intérieure et de coopération dans le domaine militaire.

En matière économique, les discussions doivent se poursuivre en vue d’un accord entre les institutions financières française et irakienne Coface et Trade Bank of Irak pour protéger les investissements. Un accord a été signé sur la formation d’ingénieurs dans le secteur routier et la constitution d’un conseil franco-irakien des chefs d’entreprises, présidé du côté français par le patron de Total, Christophe de Margerie.

Par ailleurs, la France s’est engagée à aider l’Irak pour son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce à appuyer la signature d’un accord de partenariat entre l’Irak et l’Union européenne.

“Les Irakiens ont très envie de se soustraire de la tutelle américaine et c’est pourquoi ils souhaitent faire affaire avec d’autres investisseurs qu’ils connaissent bien, parmi lesquels les Français”, a souligné un haut responsable français.

Le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh a confirmé à l’AFP le désir de l’Irak de voir la France jouer un rôle économique de premier plan.

“Notre pays veut que la France soit un partenaire stratégique notamment commercial et le Premier ministre Nouri al-Maliki a affiché sa volonté de voir les relations bilatérales s’accroître notablement”, a-t-il dit.

Cette visite fait suite à la venue à Bagdad le 10 février de Nicolas Sarkozy et de celle du Premier ministre irakien à Paris, en mai.

M. Fillon est venu avec une trentaine de personnes, parmi lesquelles la ministre de l’Economie Christine Lagarde, la patronne du Medef Laurence Parisot, Louis Gallois, patron d’EADS, Bruno Lafont, PDG de Lafarge et Christophe de Margerie.

Pour la présidente du patronat français, l’Irak est incontournable pour les investisseurs français: “il faut être présent, surtout que depuis un an il y a beaucoup de signes d’une reprise des relations économiques”, qui avaient été suspendues avec les différents conflits qui ont touché l’Irak. Mais les liens sont “solides”, a-t-elle dit.

François Fillon s’est ensuite rendu dans l’après-midi à Souleimaniyeh, dans le Kurdistan irakien, où il a été reçu dans la résidence privée du président irakien. La délégation a prévu de rentrer dans la soirée.