Après les avoir assainies et mises à niveau, Attijari bank
veut faire de ses filiales des relais accélérateurs de sa croissance.
«Espace en cours de refonte». Quand on visite le site internet d’Attijari
bank pour s’informer sur ses filiales, on se trouve confronté à cette
mention qui reflète bien l’état des «satellites» de la branche tunisienne du
groupe Attijariwafa bank. En effet, à l’image du site internet de
l’ex-Banque du Sud, ses filiales sont en pleine transformation. Ce chantier,
prévu dès le début en vue de mettre ces structures en phase avec la
société-mère, a été ouvert, de manière peut-être un peu prématurée, avec «General
Leasing».
Certains responsables de cette société de leasing ayant eu maille à partir
avec la justice, pour cause de trafic, la nouvelle direction d’Attijari bank
a dû réagir rapidement pour éteindre cet «incendie» qui, outre des pertes,
risquait d’écorner un tant soit peu l’image du groupe.
Réorganisée et recapitalisée, General Leasing a également changé
d’appellation pour devenir «Attijari Leasing» -y compris pour souligner que
la banque en est devenue le premier actionnaire.
Continuant sur sa lancée, Attijari bank a ouvert le chantier de Sud Invest,
devenue Attijari Intermédiation, après avoir subi elle aussi les transformations
nécessaires. «Après l’assainissement, nous avons procédé à la mise à niveau
de ces structures», explique Hassan Bertal, directeur général d’Attijari
bank. Et en 2009 au tour des autres filiales de connaître un «lifting»
similaire.
Maintenant, il s’agit d’«accroître la synergie avec la banque» et de «faire
comprendre» à ses différentes filiales «qu’elles font partie d’un groupe et
doivent faire en sorte que leurs produits soient intégrés dans son
dispositif», note le patron de la société-mère.
Comment accroître la synergie? «En mettant le réseau bancaire à la
disposition des filiales pour lesquelles le réseau va devenir un important
prescripteur». Attijari étant «aujourd’hui bien positionnée» sur le marché,
sa direction générale attend des filiales qu’elles soient «au même niveau
commercial».
Ces filiales étaient un véritable «fourre-tout», dans la mesure, observe
Hassan Bertal, où les sociétés exerçaient plusieurs activités à la fois et
qu’on «ne savait pas ce qui y marchait et ce qui ne marchait pas». Aussi, la
réorganisation s’est-elle traduite par le retrait de certaines activités à
certaines d’entre elles –la gestion d’actifs à Sud Invest, par exemple- pour
la confier à une structure dédiée –Attijari Gestion. Idem pour le conseil
devenu lui aussi du ressort d’une nouvelle filiale, Attijari Conseil.
Entrée en force en Tunisie voici quatre ans, Attijari n’est visiblement pas
prête à accepter que ses filiales marchent plus lentement que la locomotive
et, encore moins, qu’elles en entravent la marche conquérante.