à New York, le 8 avril 2009 (Photo : Stan Honda) |
[05/07/2009 11:27:48] DÉTROIT, Etats-Unis (AFP) Le constructeur automobile américain General Motors, qui s’apprête à renaître sous la forme d’un groupe allégé de ses foyers de pertes et sous contrôle public, n’est plus coté en Bourse mais devrait tout de même communiquer sur sa santé financière.
Le sort de GM était suspendu dimanche au délibéré du juge des faillites new-yorkais chargé du dossier de sa restructuration. A l’issue d’un peu plus d’un mois de redressement judiciaire, ce juge doit autoriser la vente de ses meilleurs actifs de l’ancien numéro un mondial à une nouvelle structure contrôlée par les Etats américain (à 60%) et canadien (à 11%).
L’administration du président Barack Obama a promis de s’immiscer le moins possible dans la vie au jour le jour de cette nouvelle société et de la revendre au privé dès qu’elle sera viable. Mais attirer des acheteurs supposera de rendre publiques un minimum de données financières.
Selon son directeur financier, Ray Young, le “nouveau” GM espère ouvrir son capital aux investisseurs dès que les conditions le permettront, “au plus tôt (…) au premier ou deuxième trimestre 2010”, même si “ensuite cela pourrait prendre des années pour que l’Etat et le syndicat (UAW, qui contrôlera 17,5%, ndlr) se défassent de leur position”.
D’après M. Young, “il y a beaucoup d’interêt de la part de tous ceux qui seront partie prenante dans le nouveau GM pour commencer le processus de vente d’actions. Tous s’accordent pour dire qu’il est important de faire de General Motors une société cotée”, alors que l'”ancien” GM a passé 84 ans au sein de l’indice Dow Jones.
D’ici là, GM va fonctionner en tant que groupe non coté, informant régulièrement ses grands actionnaires, mais pas nécessairement le public.
Le groupe a cependant l’intention de communiquer, souligne une de ses porte-parole, Renee Rashid-Merem. “Nous fournirons un niveau adéquat de détail (…) Ce n’est pas notre intention d’être une entreprise qui a la culture du secret”.
Interrogée sur ce que serait ce “niveau adéquat”, elle explique que la décision n’a pas été prise.
GM est un groupe très complexe, avec plus de 400 filiales à l’étranger qui n’ont quant à elles pas déposé le bilan. Ses activités en Europe, dont certaines très rentables comme en Russie, ne devraient plus être consolidées dans son bilan.
Un expert des faillites de la région de Détroit (Nord), Van Conway, considère que “peut-être il vaut mieux que GM ne dévoile pas d’informations financières parce qu’avec eux, les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent jamais. Il faut qu’ils trouvent un moyen d’aller au-delà de cela”.
GM ne devra pas rééditer les erreurs qui l’ont amené à brûler 40 milliards de dollars de trésorerie et perdre 100 milliards de dollars de valeur en Bourse entre 2005 et son dépôt de bilan le 1er juin, rappelle son directeur financier.
Mais pour Brad Coulter, consultant chez le cabinet de conseil en restructuration de dettes O’Keefe and Associates, sachant que “le premier actionnaire du nouveau GM est l’Etat américain, vous et moi (…) –les contribuables et le Congrès– devrions recevoir des rapports publics sur sa santé financière exactement comme GM en publiait quand il était coté”.