Chérèque (CFDT) craint un taux de chômage entre 9% et 10% à la fin 2009

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àD) Les leaders syndicaux Bernard Van Craeynest, François Chérèque et Bernard Thibault, le 30 mars 2009 à l’Elysée (Photo : Eric Feferberg)

[05/07/2009 18:23:43] PARIS (AFP) Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé dimanche lors du “Grand Jury” de RTL-Le Figaro-LCI que le taux de chômage pourrait atteindre 9% à 10% fin 2009, l’exécution des plans sociaux déjà annoncés s’ajoutant à l’annonce de nouveaux licenciements et à l’arrivée des jeunes sur le marché du travail.

Le taux de chômage “va être entre 9% et 10% à la fin de l’année”, a souligné M. Chérèque en réclamant “des mesures complémentaires”.

“Il va y avoir le croisement de trois phénomènes graves”, les plans sociaux déjà annoncés qui deviennent “effectifs”, l’annonce de nouveaux licenciements car “la crise va s’amplifier” et l’arrivée sur “le marché du travail de 650.000 jeunes qui passent leurs examens actuellement”, a-t-il expliqué.

“Face à ces trois phénomènes, nous souhaitons que l’on approfondisse tous les dispositifs mis en place, en particulier pour les plus précaires”, a-t-il ajouté.

“Il faut renforcer l’apprentissage”, en “l’adaptant à la situation de crise” et que “les jeunes qui sont en difficultés financières aient au moins les mêmes aides que ceux qui sont en RSA”, a-t-il jugé.

M. Chérèque a souhaité que le gouvernement aille “plus loin” que les mesures annoncées pour permettre aux personnes ayant perdu leur emploi de conserver leur revenu pendant un an, en se formant.

Il faut garder “le lien contractuel (du salarié en formation) avec l’entreprise, qu’on le sorte de l’entreprise, mais qu’il puisse retourner dans son entreprise avec une meilleure qualification”, a-t-il souligné.

François Chérèque s’est par ailleurs inquiété des “zones d’ombres” dans la nouvelle version du texte sur le repos dominical, dont l’examen commence mardi à l’Assemblée nationale.

“La nouvelle version” n’est “pas celle qu’on nous dit”, a déclaré M. Chérèque. “Quand on l’étudie dans les détails, elle a tellement de zones d’ombres, que selon l’interprétation de cette nouvelle version on aura petit à petit une généralisation du travail du dimanche dans notre pays”, a-t-il ajouté.

Il a en particulier insisté sur la définition des zones touristiques. Pour les Champs-Elysée, par exemple, il n’y a “pas de problème”, car “c’est une zone touristique définie”, mais si l’ensemble de la capitale devient une zone touristique, “cela veut dire demain un changement radical” et “une ouverture petit à petit de tous les magasins le dimanche”, a-t-il développé.

“Quand vous aurez cela en région parisienne, en région marseillaise (…) et dans 500 villes ou plus touristiques” des zones touristiques, “on aura une forme de généralisation du travail du dimanche sans s’en rendre compte qui changera la vie de beaucoup de personnes”, a-t-il poursuivi.

“On aura créé un changement de société et des injustices sociales supplémentaires” entre ceux qui gagnent plus en travaillant le dimanche et les autres, a estimé M. Chérèque.

Mais selon lui “le gouvernement ne veut pas préciser” ce que sont les zones touristiques, “parce que le gouvernement veut autre chose”.

Les députés débattent à partir de mardi de la quatrième version de la proposition de loi sur le repos dominical, la définition des “communes et zones touristiques” suscitant une vive polémique.