Rapport de la compétitivité en Afrique : Le cadre institutionnel est prépondérant

Le rapport sur la compétitivité en Afrique (RCA), réalisé conjointement par la
BAD, la Banque mondiale et le FEM, couvre 39 pays, et a été conçu en tant
qu’outil à même de permettre aux décideurs politiques africains d’évaluer la
capacité du climat des affaires à favoriser une croissance et une prospérité
durables. L’édition 2009 du rapport a été focalisée sur les marchés financiers
africains.

Le rapport a procédé à l’évaluation de la compétitivité et du coût des affaires
sur le continent africain, l’analyse temporelle de la profondeur et de la
sophistication des marchés financiers de la région, la présentation des mesures
prises par les petites économies de la région pour promouvoir leur compétitivité
ainsi que la mise en œuvre de facteurs facilitant la libre circulation des flux
commerciaux entre les frontières.

Le RCA a permis de réaliser le rôle fondamental des autorités de régulation des
marchés financiers en Afrique à la lumière de la crise financière
internationale. Il a appelé à ce que la présence d’institutions financières
régionales et mondiales sur le continent ne se substitue pas aux réformes qui
s’imposent à l’échelle des Etats eux-mêmes malgré leur rôle dans la dynamisation
des marchés financiers.

Concernant la compétitivité des économies africaines, le rapport a assuré que
les négociations dans le cadre du cycle de Doha représentent le seul moyen de
poursuivre l’ouverture sur les marchés mondiaux et de consolider les progrès en
matière de libéralisation commerciale. Un appel a été lancé pour accroître les
échanges commerciaux en Afrique. Des réformes devraient être engagées dans ce
sens.

Les experts ont insisté sur l’importance de l’environnement institutionnel, la
bonne gouvernance et la transparence dans la production de richesses et de
revenus pour les économies. A ce propos, le cadre institutionnel devrait jouer
un rôle prépondérant tout comme il devrait œuvrer à influencer les décisions
d’investissement et l’organisation de la production, précisent-ils.

Le rapport a relevé que les domaines d’amélioration des économies africaines
touchent à l’efficacité sur le marché des biens, la qualité de la formation
ainsi que le nombre de personnes formées et la qualité de l’enseignement
supérieure, l’efficience du marché du travail, la sophistication des pratiques
dans le domaine des affaires, ainsi que la qualité des institutions.

Il a été proposé aux gouvernements africains de renforcer leurs bases
productives dans un contexte de ralentissement économique et de concurrence
accrue avec les économies émergentes, d’accroître les investissements dans les
infrastructures et la promotion du commerce et l’intégration régionale. Le RCA a
insisté sur l’importance d’augmenter l’employabilité de la main-d’œuvre
qualifiée en lui offrant une meilleure formation et en répondant aux besoins du
marché du travail et de faciliter l’accès au financement bancaire en canalisant
les ressources financières de longs termes vers les secteurs productifs.

Pour les maîtres d’œuvre du Rapport sur la compétitivité en Afrique, ces
propositions montrent la voie à suivre pour les Etats africains. Maintenant, il
leur revient de mettre en application ces propositions et d’accélérer les
processus de réformes de leurs économies pour rattraper le temps perdu et se
mettre au diapason des autres économies émergentes.