Il devient évident que, pour les grandes institutions internationales, la crise
financière internationale, qui a mué en crise économique, aura certainement des
incidences à long terme, car c’est essentiellement dans cette perspective que
l’on fait généralement appel aux acteurs indirects. En d’autres termes, plus on
s’attend à ce que les choses traînent en longueur, plus on essaie de mobiliser
de nouveaux acteurs pour faire face.
‘’A l’heure où la planète est confrontée à des défis majeurs en termes de santé,
science, éducation, énergies renouvelables, gestion de l’eau, sécurité
alimentaire et environnement, les établissements d’enseignement supérieur ont un
rôle stratégique à jouer dans l’élaboration de solutions”. Ces propos, qui sont
du cru de Koïchiro Matsuura, le directeur général de l’UNESCO, ne laissent aucun
doute sur la délicatesse de la situation.
Seulement, en Tunisie comme partout dans le monde, l’enseignement supérieur
est-il vraiment à la hauteur de cette tâche alors qu’il a ses propres
préoccupations ?
En pleine mutation, surtout ces dernières années, l’enseignement supérieur est
encore en train de se transformer au moins sous quatre impulsions :
-l’accélération de la demande car notre société en est vorace;
-la diversification des fournisseurs avec la prise d’importance de
l’enseignement supérieur privé;
-l’impact des technologies de l’information et de la communication;
-la mondialisation qui agit sur notre manière d’enseigner, d’apprendre, de mener
des recherches…
Mais peut-être que la plus grande révolution attendue de l’enseignement
supérieur alors que la crise continue de gronder serait qu’il fasse revivre la
promotion de l’individu, à l’ancienne, comme point d’inflexion du savoir ! En
d’autres termes, faire que l’on coupe avec la malédiction de l’arrêt de
l’apprentissage sitôt le diplôme en poche et que l’on renoue vraiment avec la
tradition de ‘’l’apprentissage toute la vie’’ ! C’est cela qui fait vraiment la
différence entre les universitaires et les autres.