Nigeria : deux oléoducs de Shell et Agip attaqués dans le sud (Mend)

[08/07/2009 08:44:07] LAGOS (AFP)

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Rebelles du Mend dans le delta du Niger (Nigeria), le 17 septembre 2008 (Photo : Pius Utomi Ekpei)

Les rebelles du Mend qui opèrent dans le sud pétrolifère du Nigeria ont annoncé mercredi avoir attaqué deux “importants” oléoducs gérés par les groupes anglo-néerlandais Shell et italien Agip.

Les deux oléoducs ont été attaqués avant l’aube dans l’Etat de Bayelsa, a précisé le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), dans le cadre de sa “guerre du pétrole” contre les autorités nigérianes.

“L’oléoduc d’Agip, qui est connecté au terminal d’Agip Brass, a été saboté à Nembe Creek, tandis que l’oléoduc de Nembe Creek de Shell a été attaqué dans le village d’Asawo, tout cela dans l’Etat de Bayelsa”, a indiqué le Mend dans un communiqué.

Un porte-parole de Shell s’est borné à dire que le géant pétrolier anglo-néerlandais était en train d'”enquêter sur des informations faisant état d’une attaque” contre les installations de Nembe Creek.

De son côté, la compagnie italienne n’était pas joignable dans la matinée pour commenter ces informations.

Ces deux attaques portent à sept le nombre d’opérations revendiquées par le Mend contre des installations pétrolières en deux semaines, depuis que le gouvernement a lancé une offre d’amnistie aux rebelles.

Les violences dans le sud du pays coûte tous les jours des millions de barils de pertes de production au Nigeria qui tire du pétrole 90% de ses revenus d’exportation.

Mardi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Lamido Sanusi, a déclaré que les réserves en devises étrangères du pays avaient fondu en seulement six mois, perdant environ 10 milliards de dollars pour s’établir, la semaine dernière, à 43,19 milliards.

Opérant depuis 2006, le Mend a pour cible de prédilection les compagnies étrangères, Shell, Chevron et Agip. En annonçant le week-end dernier un renforcement de ses opérations dans le sud du pays, le Mend s’était également engagé à saboter un projet de gazoduc transsaharien annoncé la veille entre le Nigeria, le Niger et l’Algérie prévu pour entrer en service en 2015.

Le principal groupe armé de la région a aussi enlevé lundi six membres de l’équipage d’un chimiquier (deux Russes, deux Philippins, un Ukrainien et un Indien). C’est la première fois depuis plusieurs mois que le Mend revendique un prise d’otages, mais les enlèvements, la plupart du temps crapuleux, d’employés expatriés du secteur pétrolier sont fréquents dans le delta du Niger.

Depuis 2006, la production de brut du Nigeria a chuté de près d’un tiers et plafonne actuellement à 1,8 million de baril/jour contre 2,6 mbj trois ans plus tôt.