Heuliez tourne la page familiale et redémarre avec Bernard Krief Consulting

[08/07/2009 18:45:03] NIORT (AFP)

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élégués syndicaux et des salariés de l’équipementier automobile Heuliez devant le tribunal de commerce de Niort, le 8 Juillet 2009 (Photo : Alain Jocard)

Après presque deux ans de doutes et de batailles, l’équipementier et constructeur automobile Heuliez, entreprise créée en 1920 à Cerizay (Deux-Sèvres), a été repris mercredi par le groupe Bernard Krief Consulting (BKC), marquant “la fin d’une histoire familiale” et “un nouveau démarrage”.

Le tribunal de commerce de Niort a accepté le plan déposé jeudi par BKC, unique candidat en lice pour la reprise d’Heuliez qui emploie 1.000 salariés, à Cerizay, commune de 4.800 habitants.

“C’est la fin d’une histoire. L’entreprise familiale n’existe plus. Il va falloir écrire une nouvelle histoire”, a lancé à la presse avec une certaine émotion, Emile Bregeon, représentant syndical CFDT, majoritaire.

“Tout est prêt pour faire d’Heuliez une société mondialement leader sur le marché de la voiture non polluante”, a déclaré l’avocate de BKC, Catherine Boulanger, présente à Niort.

“C’est un redémarrage. Heuliez est un bel outil industriel et son véhicule électrique, Friendly, est au point”, avait déclaré Louis Petiet, président de BKC, à l’issue de la présentation de son plan la semaine dernière au tribunal.

La nouvelle holding s’appellera “Heuliez capital” et regroupera deux sociétés “Heuliez New World” et “Heuliez véhicules électriques”, selon Me Boulanger.

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à Cerizay d’employés de l’entreprise automobile Heuliez travaillant dans les ateliers de production de l’usine. (Photo : Frank Perry)

Elle sera dirigée par Emilio Gallucio, manageur connu dans le milieu industriel automobile. Paul Queveau, actuel président du directoire d?Heuliez et membre de la famille propriétaire, devient vice-président.

Le capital “d’Heuliez capital” s’élève à un million d’euros dont 80% détenus par BKC et 20% par l’équipe dirigeante, selon le jugement du tribunal.

“Cette reprise est une bonne nouvelle, l’aboutissement de plusieurs mois d’efforts. Il faut se remettre au travail pour lancer nos produits, la voiture électrique déjà prête et une voiture low-cost avec moteur atmosphérique construite avec nos partenaires chinois”, a déclaré à la presse Paul Queveau.

L’offre de reprise s’élève “entre 50 et 80 millions d’euros” et concerne “600 salariés”, et BKC prévoit “un effectif de 800 à 900 d’ici à trois ans”, avait indiqué la semaine dernière M. Petiet.

“BKC et ses alliés émiratis apportent 16 millions, des investisseurs asiatiques et notamment chinois entre 10 et 20 millions”, toujours selon le dirigeant. BKC avait indiqué travailler sur Heuliez avec un fonds du Qatar et le constructeur automobile chinois Chery.

L’Etat, via le fonds stratégique d’investissement (FSI), s’est engagé à verser 10 millions et la région Poitou-Charente, 5 millions. Le reste est constitué d’emprunts.

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égolène Royal, le 8 juillet 2009, à Paris (Photo : Bertrand Guay)

“C’est un soulagement pour tous (…) De nouvelles perspectives industrielles vont pouvoir être mises en oeuvre”, s’est félicitée Ségolène Royal (PS), présidente de la région Poitou-Charente, dans un communiqué.

Le ministre chargé de l’Industrie, Christian Estrosi, s’est lui aussi félicité de la décision du tribunal de Niort, tout en soulignant également “qu’il était désormais essentiel que les engagements des repreneurs industriels et de leurs partenaires financiers se concrétisent”.

Heuliez fabrique aujourd’hui seulement une vingtaine d’exemplaires du coupé-cabriolet Opel Tigra par jour contre une centaine il y a deux ans.

Au moment où la reprise d’Heuliez était annoncée, deux équipementiers automobiles, Mecaplast et Bosal, annonçaient des plans de respectivement 368 et 300 suppressions d’emplois en France (sur respectivement 2.584 postes et 385 postes).